lundi 15 janvier 2018

le 11/01/2018 Reclinghem le sentier des romains

Laissez vous guider, fermer les yeux( seulement après avoir vu ma vidéo et mes photos) et bon voyage.


Description de la randonnée à Reclinghem : 

Le sentier des Romains nous emmène du paysage bocager des bords de la Lys aux collines où s’alignent les éoliennes de la Haute Lys.


Photo de René LESAGE
Dans le dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais, M. MONNECOVE explique l'éthymologie de Reclinghem comme d'origine germanique. Il est formé du nom patronyme RICOLVING dérivé de Rilcuf  et de la terminaison HEM, demeure.
En 827, Guntbert fit une importante donation  à l'abbaye de Saint-Bertin comprenant Ricolvingahem.
Le cartulaire de Thérouanne signale Riclingehem en 1209. Ce village a vraisemblablement été transmis au chapitre de Thérouanne sous Jean II.
Reclinghem figure au pouillé de Thérouane au XVème siècle puis est cité en 1559 comme faisant partie de cet évêché. Nous le retrouvons ensuite au pouillé de Boulogne sous le nom de Herclinghem au XVIème siècle.

Gallica Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais. Tome 3 page 174 1873-1883
 C'est en s'appuyant sur l'histoire de la cloche de l'église Saint Firmin qui, à l'origine portait une inscription mentionnant les seigneurs du lieu, Comte de Thiennes et Marquis de Lugy que le blason a été créé. Il reprend les armes simplifiées de la maison de Thiennes : "d'or à la bordure d'azur et à l'écusson d'argent bordé d'or"

Le blason de la maison de Thiennes


Idéalement situé dans la naissante vallée verdoyante de la Lys, rivière qui traverse le village, Reclinghem a su préserver son authenticité et la qualité de vie qui en découle. Paisible, accueillant, le village est le coin rêvé pour les amoureux de la nature et les fervents défenseurs de la ruralité. C'est le cas du maire Joël Rolin, garant de cette tranquillité préservée.
S'il semble retiré de tout, le village n'en demeure pas moins dynamique. Et les jours de fête, tout le monde, jeunes et aînés, aiment à se retrouver autour d'un repas ou de jeux de société.
Si les commerçants ont disparu, bien que les marchands ambulants permettent aux anciens de s'approvisionner sans quitter le village, l'activité économique est en train de prendre un tournant. Ainsi, la carrière de grès sera certainement rouverte.


Eglise Saint Firmin

Nous serons 14 marcheurs pour cette randonnée.

Le début de la balade se fait devant l’église Saint Firmin. 
 
Eglise Saint Firmin


 Pour dater la construction de la première église de Reclinghem, les historiens se rapportent à son nom. Celle de Reclinghem est baptisée Saint Firmin, un évangélisateur du IVe siècle venu de Pampelune, en Espagne. On compte 3 St Firmin dans l’histoire de la chrétienté. L’un deux, vécu au VIème siècle, à l’époque de la création présumée du village. Détruite au cours d’invasions successives, elle fut reconstruite en plusieurs parties distinctes. Cette « nouvelle église » date du XVIIème siècle et a la particularité de mélanger le roman et le gothique. La partie la plus ancienne est le porche où figure la date de 1682. Il a été financé par les notables du village. La nef a été construite en 1692 et financée par le clergé. Enfin le chœur remonte à 1700. Il est le fruit d’une collecte publique et donc financée par le « bon peuple ». Du fait des différentes architectures, l’église St Firmin n’a pas été classée.


La cloche a été baptisée une première fois en 1754 « Christiane Alexandrine », par très haut et très puissant Christian Maximilien Charles de Luxembourg de Thiennes, Comte de Thiennes et de Saint Morre, Marquis de Lugy, seigneur de Matringhem, Reclinghem, Dohem, Bois-court, Fremel, Framezelle, Pas, Lannoy, Gourguison, Attiches, Bealancourt, et autres lieux et par très haute et très puissante Marie Adrienne Alexandrine de la Buissière, Comtesse de Thiennes..

Cassée suite aux rigueurs de l’hiver 1880, la cloche a été refondue sur la place publique et bénie le 3 octobre 1880. Elle a été rebaptisée Albertine Noémie Marie par Albert , messire Louis Joseph de Dion, Baron de Dion de Wandonne et par haute dame Noémie Marie Eugénie de Brandt de Galametz, épouse de M. Titelouse de Gournay. (indépendant du 1er novembre 2002)



Carte de Cassini en 1750

Eglise Saint Firmin


Puis nous prenons à gauche puis à droite Rue de Riotte.







Au niveau de la barrière métallique, le chemin longe à distance la Lys qui marque la limite entre les communes de Reclinghem et de Dennebroeucq.




Comme c’est étrange de marcher dans le brouillard !
Solitaire est chaque buisson, chaque pierre,



Aucun arbre n’aperçoit son voisin,

Chacun est bien seul.




Le monde était pour moi plein d’amis
Quand ma vie se déroulait dans la lumière ;
Maintenant que le brouillard est tombé,
Je ne distingue plus aucun d’eux.





 En vérité, personne n’atteindra la sagesse
S’il ne connaît aussi les ténèbres
Qui, en silence, inexorablement,
Le séparent de toute chose. 


 Comme c’est étrange de marcher dans le brouillard !
La vie tout entière est solitude
Nul ne connaît son prochain
Chacun est bien seul.
http://francais.agonia.net



 Nous traversons la départementale 104.


Le village Saint Pittel est sur notre droite, au lieu-dit Fonteni.



C'est un petit village de vacances avec des maisons d'autrefois, construit dans le style traditionnel du XVIIème siècle.







Nous continuons le chemin qui coupe la route de Vincly. Dommage, le brouillard nous empêche de voir la petite église de la commune.
Mais par contre, certaines choses ne sont plus dissimulées comme sur ce monticule de terre où  grâce aux gouttelettes d'eau du brouillard et de la brume, des toiles d'araignées sont visibles.

le secret des toiles d'araignée
Au bout du chemin, nous prenons à gauche. L'intensité du brouillard nous empêche, encore une fois, d'admirer la vallée de la Lys.


Nous continuons, d'abord avec un bon revêtement, puis un chemin de terre.


Sur ce petit sentier dont le sol est glissant, nous nous sentons loin du monde.



Après 200 m, nous quittons la départementale 92 pour remonter à gauche dans un premier vallon.





Comme par enchantement, le soleil fait son apparition, le ciel devient bleu et le brouillard commence à se dissiper...  Sur ce grand espace ouvert, nous découvrons de nombreuses éoliennes (depuis 2004).

Tout là-haut, sur la crête, s'élèvent une série de 13 éoliennes bien ancrées. Chaque mât mesure 65 m de haut et chaque pâle 35 m de long.

Au gré du relief, et partout sur les hauteurs se dessine une véritable planète éolienne.



Avec un peu d'imagination, nous pourrions comparer ces éoliennes à des moulins à vent. Peut être une nouvelle version de Don Quichotte qui sait...  (clin d’œil à Annie)

"l'invasion des géants"

Nous reprenons la route et tournons à gauche.



Le sentier est rendu bien gras par ce crachin et la progression est difficile.




 Nous sommes au lieu-dit la Justice où passe le chemin datant de l'époque romaine. Ce chemin partait vers Vincly et Wandonne et servait de limite aux centuries (50 ha). Ces centuries, carrés de territoire découpés par les romains, permettent de faire payer un impôt aux habitants.


Le brouillard donne l'impression à cette éolienne de flotter dans l'air, avant de disparaitre, comme happées par quelque monstre affamé et invisible.




Après une petite halte au pied des éoliennes et une séance de photos, il nous faut repartir.


 
En contrebas, la nappe de brouillard nous enveloppe comme du coton et masque les points de vue.






C'est surprenant de voir un agriculteur planter du maïs dans un champ qui n'est pas vierge. À Reclinghem, Joël Rolin et ses fils travaillent ainsi. Ils expliquent que cette méthode culturale a plein d'avantages, notamment ceux d'éviter le labour et de limiter l'apport en engrais et en produits phytosanitaires.

Spectacle presque irréel que ce brouillard qui envahit tout.





Nous prenons la départementale à gauche et descendons vers le village. Cette route est une épreuve pour les coureurs cyclistes qui redoutent sa difficulté. 




Le sentier est pierreux et surtout la descente est glissante



A droite, le promeneur peut apercevoir une monumentale croix en béton et pavé de verre. 
Il s'agit du calvaire de M. LAGAGE qui surplombe le village. Certains calvaires, on en compte 7 sur tout le territoire, servaient à marquer le deuil. En effet, au XIXème siècle, quand il y avait un décès dans le hameau, on récupérait un morceau de bois qui avait servi au cercueil et l'on en faisait une croix (croisette) que l'on disposait au pied du calvaire séparant le hameau du village.
Mais le calvaire le plus impressionnant et le plus étonnant aussi date de 1969. Il mesure 20 m de haut et surplombe le village sur les hauteurs du "Coqueret" Il a été construit par M. LAGAGE à la suite d'une promesse qu'il avait faite s'il revenait de captivité. Ce soldat est revenu chez lui en 1942. L'immense croix que l'on aperçoit de loin est creuse. On pouvait donc y pénétrer et y monter au sommet de l'édifice. M. LAGAGE avait même prévu de l'électricité mais par mesure de sécurité, ce projet n'a jamais vu le jour. 

Photo indépendant de 1/11/2002
Dommage, le brouillard était présent et ne nous a pas permis de la voir. 
Le "chemin de la vallée " nous ramène au point de départ.


A travers le brouillard, nous apercevons les premières fermes


et une vieille maison qui passe inaperçue au cœur de la végétation. On dirait quelle se camoufle comme un caméléon.



Voilà, la rando est terminée, environ 8 km en 2 h. Cette randonnée mériterait d'être refaite, sans le brouillard.



Reclinghem à travers l'histoire :

Les cloches de Thérouanne

Au XVIème siècle, les français, et notamment la garnison de Thérouanne, environs 300 hommes, guerroyaient continuellement contre les armées de Charles Quint, alors le maître de la province. Pour se ravitailler, ils pillaient et ravageaient les villages environnants : Coyecques, Bomy, Wandonne et bien sûr Reclinghem. Ils volaient grains, bestiaux, meubles, démolissaient ou incendiaient des maisons obligeant les habitants à fuir vers les villes de Saint-Omer et d'Aire sur la Lys. 
C'est ainsi que Reclinghem devint désert en 1542 et 1544. C'est de là également que naquit la légende des cloches de Thérouanne. Avant que Charles Quint ne détruise l'immense abbaye de Thérouanne, on descendit les cloches pour les sauver du pillage. Certains prétendent que c'est à Reclinghem que ces cloches se trouveraient si bien cachées que personne à ce jour ne les a retrouvées et ce n'est pas faute d'avoir cherché.
Le village dévasté mit beaucoup de temps à se relever de ses ruines.  Il se reconstitua peu à peu et se dota d'une nouvelle église en 1682. Au XVIIIème siècle, la paroisse dépendait du doyenné de Bomy et Dennebroeucq, secours de Reclinghem, du doyenné de Bléquin.
 Pour en revenir aux seigneuries, un château était perché sur les hauteurs de la Malfiance, hameau de Reclinghem et fief de la seigneureie de Wandonne. Il appartenait à la famille de Dion.
Au XVIIIème siècle, l'artisanat était très développé. On y trouvait des tisserands, des brasseurs, des tailleurs d'habits, plusieurs commerçants... Un moulin se servait de la Lys pour faire tourner sa roue. Tout le village venait y moudre son grain. Le bâtiment comme les vannes sont toujours debout. (Indépendant du 1er novembre 2002)


Avant de vous quitter :
 (Recette trouvé sur internet)


« La Recette du brouillard » :

 « Pour préparer un bon brouillard…

Prenez un grand bol d’air humide :

Il contient de l’eau sous forme de vapeur imperceptible.

Refroidissez l’ensemble – c’est très important !

Observez attentivement : sous l’effet du froid,

Cette vapeur se transforme en liquide

Prenant l’aspect de minuscules gouttelettes.

Laissez « épaissir » un moment.

Le brouillard est à point.

Conservez au frais et à l’abri du vent. »





les photos