mercredi 5 octobre 2016

Tatinghem Wisques les deux abbayes le 4 octobre 2016

Vidéo :

Parcours de 6 km de St Martin les Tatinghem à Wisques en boucle




3 marcheurs  (mais...  Label de qualité)

Marc
Jo
Christiane
                               Le départ se fait du parking de la salle Grare à St Martin lez Tatinghem
 
Salle Marguerite Grare à St Martin lez Tatinghem

 La salle Grare se trouve en face de la Bibliothèque de St Martin lez Tatinghem.

Presbytère et bibliothèque de St Martin lez Tatinghem

 De la place, nous tournons à droite et prenons la route de Boulogne, direction Lumbres.


 A la sortie de la ville, nous abandonnons la route de Boulogne et suivons sur la gauche un petit chemin de terre qui est face à l'entreprise Fraikin, (location de véhicules industriels, utilitaires et commerciaux).



 Avec la brume matinale, c'est à peine si on distingue les paysages et l'abbaye de Saint Paul où nous nous dirigeons.




Très vite nous abandonnons le petit sentier et regagnons la D208.

Un peu plus loin, on découvre en contrebas une grande ferme. On y ressent une force, d'un profond silence, qui apaise et attire. Est ce dû à la proximité de l'abbaye.



On arrive ensuite à un carrefour et tournons à droite dans la D212 en direction de Wisques.




En retrait de la route, se dressent les tours de l’abbaye de Saint-Paul. 
En s'approchant, on distingue, émergeant du bois, l'abbaye bénédictine St Paul (abbaye des moines). Elle est installée dans l'ancien château  du XVème siècle dont il ne subsiste que le donjon carré, deux tourelles et quatre tours.




Qu’est qu’une abbaye ?
Une abbaye est le lieu de vie d’hommes ou de femmes qui ont choisi de se regrouper et de se consacrer à la prière selon des règles communes. Il existe trois règles principales en France : celles de saint Benoît, de saint Augustin et de saint Norbert.

l'abbaye St Paul de Wisques vue aérienne (photo de Philippe Hudelle)

l'abbaye St Paul de Wisques  (photo de Philippe Hudelle)
l'abbaye St Paul de Wisques (photo de Philippe Hudelle)
l'aile est de l'abbaye St Paul de Wisques
(photo de Philippe Hudelle)
(photo de Philippe Hudelle)



Malheureusement, nous ne verrons que l'extérieur de l'abbaye car elle est fermée au public. 
En reprenant l'allée centrale, bordée d'arbres, avec Jo nous apercevons sur la gauche des béliers noirs qui, intrigués par notre passage, se rapprochent de la clôture.



A la sortie du bois, Marc nous attend et contemple la nature aux couleurs automnales.


 Nous quittons l'abbaye St Paul et suivons le sentier qui a été aménagé le long de la route pour les piétons.




De la route qui longe l’abbaye Saint-Paul, on peut apercevoir avec un peu d’attention un campanile érigé il y a plusieurs années. Deux cloches y sont installées : Maria Annuntiata. Elle succède à Elise, une cloche carmélite (Saint-Omer), mais elle contient Elise, refondue pour elle avec une autre cloche : Clotilde …Toute une histoire … et la célèbre Bertine, héritage de l’ancienne abbaye Saint-Bertin.


Cette cloche de 6.4 tonnes est datée de 1470 et classée monument historique.
Durant la révolution de 1789, toutes les cloches de Saint-Bertin furent fondues à l’exception de la Bertine conservée dans la grande tour de l’abbaye à Saint-Omer pour sonner le tocsin.

Le 22 juillet 1947, la tour de l’abbaye s’effondre. Par miracle, la Bertine est intacte.

La cloche, qui appartient toujours à la ville de Saint-Omer, a été confié aux moines de l’Abbaye Saint-Paul de Wisques qui en sont toujours les garants.

De nos jours encore, on peut entendre sonner la Bertine à l’occasion des fêtes religieuses. Mais quatre bras ne sont pas de trop pour mettre en branle cette masse de bronze solidement ancrée à son balancier.



La cloche du monastère, la Bertine
La cloche dit l’heure de l’office, du repas, du travail … Elle prévient le moine deux fois avant de dire « Il est l’heure ». Est-ce même vraiment dire « Il est l’heure » ? Non, la cloche ne donne pas l’heure, elle dit d’abord : « C’est bientôt », et le moine a le temps de terminer son geste, de suspendre son ouvrage, ou sa lecture, sa méditation, sa conversation … pas sa prière, non, car tout est prière au monastère. Et puis elle dit : « C’est très bientôt ». Et enfin elle dit : « C’est maintenant : Viens. »
En 1970, on a fêté à Wisques les 500 ans de Bertine.

Pour en savoir plus sur Bertine

L'abbaye conserve une activité monastique qui rend le lieu vivant donc encore plus beau : artisanat et poteries sont réalisés par les moines.



Nous laissons l'abbaye St Paul derrière nous et continuons notre route vers le village.



 
Derrière ces grilles se cache le petit château

Photo prise dans le site mairie de Wisques
Le cimetière de Wisques nous intrigue par ses croix blanches et la curiosité est plus forte.





Des ermites aux vicaires (Reportage Frédéric Bertheloot d'après les articles historiques de Philippe May)


Le village de Wisques, autrefois simple hameau de Longuenesse, n’eut jamais d’église et ses habitants dépendaient du curé de Longuenesse. Cependant, en 1441, une mention précise qu’il existait à cette époque un ermitage dans le bois de Wisques. Les assassinats d’ermites étaient choses courantes aux 17ème et 18ème siècles. En effet, isolé le pauvre homme était étranglé ou achevé au couteau par les maraudeurs qui en voulaient à son tronc d’aumônes.  Le dernier ermite assassiné fut remplacé par un vicaire-chapelain faisant école.

Le dernier vicaire de Wisques, l’abbé Philippe Leroux mourut en martyr en 1794. En 1790, après la révolution Philippe Leroux refusa de prêter serment au culte constitutionnel du clergé. Il dut quitter la France pour ypres avec le prêtre de Tatinghem, Jean-Baptiste Broigniard. Il fut arrêté par les troupes françaises le 26 juin 1794 après le siège d’Ypres. Il fut conduit à Lille puis à Arras où, après un rapide jugement, il fut guillotiné sur la place de la Révolution.

En 1934, l’autorité épiscopale ordonna des recherches canoniques en vue de la béatification de l’abbé Leroux.

Le dossier renfermant ses recherches communiquées à Rome sont toujours à étudier pour que l’on proclame l’abbé Leroux, « mort en martyr da la foi catholique romaine »

Près de l'entrée du cimetière, nous suivons une petite allée en direction de l'arbre bicentenaire où une plaque d'information a été posée en 1989 et où l'on peut lire "Arbre de la Liberté"



Nous quittons le cimetière et dans un virage, nous découvrons un petit sentier qui nous permet de continuer tout droit. Mais avant de continuer nous nous arrêtons pour lire un grand panneau.






L’invasion de la Gaule par les Romains favorisa la création d’un véritable « réseau routier ». La route la plus connue dans notre région est la chaussée Brunehaut qui mène de Thérouanne à Boulogne. Pourtant une autre voie connut son heure de gloire aux 11 ème, 12 ème et 13 ème siècles : La Leulène.
Borne la Leulène (photo de Philippe Hudelle)
Avec le Parc des caps et marais d’Opale, la municipalité a créé un sentier de randonnée,
l’ancienne voie romaine « la Leulène » qui traverse le bois de Wisques sur près d’un kilomètre. Cette ancienne route qui menait à Wissant et à Calais n’était plus qu’un chemin de terre qu’empruntait le personnel forestier.  


A certains endroits ce sentier atteint une largeur de 10 mètres et offre aux promeneurs une balade idyllique à l'ombre des chênes séculaires.




La Via Francigena  Voie de pèlerinage, de randonnée et d’échange
Itinéraire culturel européen, la via Francigena s’inscrit dans la droite ligne des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Tombée quasiment dans l’oubli et pratiquée par quelques pèlerins qui s’inscrivaient dans une démarche purement cultuelle, elle fait l’objet d’un regain d’intérêt depuis que les territoires concernés ont pris conscience du potentiel culturel et touristique.
C’est à Sigéric, l’archevêque de Canterbury, que l’on doit la description de cet itinéraire dont l’existence est de fait attestée en 990. Sigéric qui s’était rendu à Rome, à pied, pour aller quérir son pallium. Au retour, il prit note des « villes » traversées : Aoste, Lausanne, Pontarlier, Reims, Laon et chez nous, Arras, Bruay et Thérouanne villes reliées entre elles par la chaussée Brunehaut et un chemin appelé du Pire, des Anglais ou des Poissonniers, selon les communes traversées. Thérouanne, puis Guînes et Sombre, petit port du littoral aujourd’hui disparu, entre Wissant et le cap Blanc-Nez.
Le kilomètre 0 de la via Francigena est matérialisé par une pierre gravée, installée au pied de la cathédrale de Canterbury d’où partent quantité de pèlerins et de randonneurs. En deux étapes, ils sont dans le Pas-de-Calais qu’ils traversent de part en part… Mais si l’itinéraire est bien balisé dans ce sens, il n’est pas rare de rencontrer des groupes qui marchent dans l’autre sens, celui décrit par Sigéric… Lorsque cultuel et culturel se rencontrent, ce sont les histoires de Lugle et Luglien, princes irlandais assassinés au VIIe du côté de Ferfay-Burbure, de Benoît-Joseph Labre mort à Rome en 1783, qui sont racontées. Benoît Labre dont la maison natale, typique maison artésienne à Amettes, impose le silence et le recueillement avant de partir à la découverte du site de la cathédrale rasée de Thérouanne, des abbayes de Wisques et de Licques, de l’antique route de la Leulène… De la forêt et de la ville de Guînes. Puis viennent la mer révélée par le magnifique belvédère du mont de Couple et le moment tant attendu de franchir le pas de Calais pour rallier Canterbury.
Au-delà de l’itinéraire de pèlerinage, du parcours de randonnée et de l’attrait touristique d’aujourd’hui, il faut souligner le rôle que la via Francigena, voie des Francs, a dû jouer au Moyen Âge et sans doute même bien avant, dès la période gauloise. Les historiens et les archéologues ont à ce sujet des pistes à travailler et des hypothèses à confirmer mais il est évident que la via qui a vu passer des religieux, des marchands, etc. a aussi véhiculé des pensées et des techniques de travail. Et permis aux hommes, marcheurs et pèlerins d’hier, randonneurs d’aujourd’hui, de se rencontrer.

Philippe Vincent-Chaissac écho 62


Dans le village lui-même, sorte de banlieue résidentielle de Saint-Omer, on voit de belles propriétés.



En arrivant à l'abbaye Notre-Dame à Wisques, le silence frappe un grand coup. Les lieux pourraient sembler abandonnés.


L'abbaye Notre-Dame est à 1 km à peine de l'abbaye de St Paul de Wisques et c'est également superbe. 
L'abbaye Notre-Dame de Wisques a été fondée en 1889, première filiale de l’Abbaye Sainte-Cécile de Solesmes. Depuis plus de cent ans, sur la colline de Wisques, les moniales bénédictines assurent leur office de louanges en chant grégorien. C'est aussi un relais pour les pèlerins, sur la Via Francigena. 
 Elle possède cependant le grand avantage du panorama grâce à l'altitude.

Le village de Wisques (photo de Philippe Hudelle)
Vue aérienne de l'abbaye Notre Dame de Wisques (photo de Philippe Hudelle)
Vue aérienne de l'abbaye Notre Dame de Wisques (photo de Philippe Hudelle)
Vue aérienne de l'abbaye Notre Dame de Wisques (photo de Philippe Hudelle)
L'abbaye Notre-Dame de Wisques



Des travaux de rénovation sont en cours.
Objectif : restaurer le mur de clôture de l’abbaye, rongé par le temps et la végétation.

L'entrée principale est ouverte et cela pique immédiatement notre curiosité pour découvrir ce lieu mystique.


Nous parcourons un long couloir. Plusieurs panneaux d'affichages expliquent la vie des religieuses.






Au bout du couloir un escalier nous amène dans une grande salle ornée de colonnes où se trouve un magnifique vitrail.




A l'autre bout du couloir et après avoir monté quelques marches, nous découvrons une salle identique à celle que nous venons de quitter mais le vitrail est différent.


Dans cette salle se trouve des copies d'anciens documents.

Carte de Cassini avec les différents édifices religieux
Plan de l'abbaye Notre Dame de Wisques


Quelle différence entre abbaye, cathédrale, chapelle, église, doyenné ?

Une abbaye est un monastère catholique ou un couvent placé sous la direction d'un abbé (ou d'une abbesse) qui sert de père (ou de mère) spirituel à la communauté religieuse.
Une cathédrale est, à l'origine, une église catholique où se trouve l'évêque chargé de s'occuper du diocèse. Toutefois, il existe des cathédrales sans évêque, car le nom cathédrale est conservé une fois pour toutes.
Une chapelle est un édifice religieux secondaire dans une paroisse. Elle n'appartient pas à l'église mais à des fonds privés: une famille, un seigneur, un dignitaire de l'Eglise, un hôpital, une école...
L’Église (du grec ekklesia, l'assemblée du peuple ; le mot se trouve déjà dans la Septante pour traduire l'hébreu qahal - parfois traduit aussi par sunagoge, synagogue - l'assemblée au sens profane ou la communauté de Dieu) peut désigner une communauté chrétienne locale, puis par extension à partir du IIIe siècle, le bâtiment où elle se réunit, aussi bien que l'ensemble des croyants (Église universelle), ou l'institution qui les regroupe.
Il faut donc bien distinguer église, lieu de culte, et Église, communauté ou institution, en employant une majuscule pour la seconde uniquement.

Un doyenné, est dans le christianisme une circonscription administrative qui regroupe plusieurs paroisses. Les doyennés sont eux-mêmes regroupés en archidiaconés, subdivisions d'un diocèse

Nous quittons l'abbaye Notre Dame de Wisques et nous débouchons sur la route de Setques (D208E1), face à nous le château d'eau avec le relai TDF (Télédiffusion De France).


La vue est magnifique de Wisques.

Panoramique de St Omer vue de Wisques (photo de Philippe Hudelle)

Nous continuons sur le même trottoir et nous prenons une ruelle, 500 mètre plus loin, qui longe

l’hôtel*** de charme, La Sapinière. Des petits chalets sont disposés le long de ce petit sentier pour se détendre et se reposer, loin du bruit et de l'agitation des grandes villes.




Ce petit passage nous mène à la Rue de la Fontaine puis à la Rue des Écoles où nous tournons à droite dans le chemin des Chartreux.


On est bien sur le plancher des vaches.
Il y en a certaines qui aimeraient bien nous rejoindre.

Vache léchant une pierre de sel (complément alimentaire en sels minéraux)

Retour au village de St Martin lez Tatinghem avec l’envie de revenir en ce lieu calme.
Commune de St Martin lez Tatinghem (photo de Philippe Hudelle)


Wisques commune rurale et fière de l’être

Depuis longtemps Wisques est réputé pour son site. Déjà à la fin du moyen-âge, il y avait une échoppe portant l’enseigne « le bos de Wisques » Pour le touriste du XXIème siècle, Wisques s’offre d’abord par son joli bois, ligne d’horizon entre deux éminences dénudées : sur la gauche, la « couppe » appelée le « piton de Wisques » qui se trouve pourtant sur le territoire de Wizernes, couvert de ronces et de bruyères, à la droite, la Hongerie, portant de belles cultures et situé sur la commune de Leulinghem.

En s’approchant, on distingue, émergeant du bois, l’abbaye Notre Dame. En retrait de la route Nationale, se dressent les tours du vieux château de l’abbaye de Saint-Paul. Le village apparait comme blotti au pied de ces deux édifices qui abritent la communauté monastique composée de 35 moniales et 25 pères bénédictins.



Pour Michel Biausque, maire depuis 1983, Wisques doit rester cette commune paisible où il fait bon vivre : « ce n’est pas Wisques qui s’étendra jusqu’à Longuenesse ou Tatinghem mais plutôt ces deux communes qui arriveront à notre porte ».

Pourtant ce petit village qui occupe une position géographique privilégiée a fait l’objet de toutes les attentions. Des particuliers voulaient y créer un parcours de golf, des industries souhaitaient y construire un lotissement privé pour y loger leurs cadres…

La municipalité quant à elle, a une vision plus raisonnée de l’urbanisation.

Au début des années 80, la SANEF y installa son lotissement de fonction. Depuis, deux autres lotissements ont poussé à  Wisques. Le premier est baptisé lotissement de la Fontaine, le second, appelé lotissement des chartreux.
 
De l’âge de pierre à nos jours
L’histoire de Wisques semble remonter à la nuit des temps. Même si l’on trouve le nom de Wisques pour la première fois sous la forme gallo-romaine de Wiciacus, des traces préhistoriques tendent à montrer qu’un important village néolithique a dû exister à cet endroit en particulier au lieu-dit l’Hermitage où des milliers de silex taillés (fragments de haches polies, couteaux, grattoirs…) ont été
mis à jour. De l’outillage néolithique a également été retrouvé au lieu-dit « La Rose », au champ de « la Cense » et à la « Couppe » où l’on a découvert à la fois du néolithique, du paléolithique supérieur et même une pièce datée d’environ 50 000 ans avant Jésus Christ. Ces lointains habitants ont certainement été attirés par les nombreuses sources.


Les origines féodales

Dès l’époque romaine un poste militaire aurait été établi à la lisière sud du bois de Wisques. Ce poste permettait de surveiller la vallée et le passage à gué de l’Aa à Esquerdes, ainsi que la traversée du bois.

Plus tard, il aurait donné naissance à cette partie de Wisques, distincte du village, quartier qui porte encore le nom de « Bourg » (de burg « Tour Forte »)
Non loin de là, se dresse un château primitif au lieu-dit « Rabodingue » (ancien fief qui se prolongeait sur Esquerdes). Ce lieu fortifié fu détruit au début de la guerre de 100 ans (1337-1457). La fin de l’utilisation de la Leulène (ou Leuline) comme voie de communication marqua la mort de ce lieu fortifié.
La seigneurie dont la terre appartenait à la famille de Wisques jusqu’au 16ème siècle, est mentionnée dans la chartedès la fin du 12ème siècle. Ce fief passa au 14ème siècle dans le giron de Jean de Sainte-Aldegonde par son mariage avec Béatrix de Wisques en 1325. C’est sans doute ce même seigneur qui fit construire le « Grand château » aujourd’hui devenu Abbaye Saint-Paul  et regroupant un ensemble de constructions de diverses époques.
De la construction originelle, il reste le donjon constuit en assises de briques et de pierres et cantonné de tourelles. En 1715, Maximilien de Pan, échevin de Saint Omer racheta la domaine et le château en ruine. En 1739, il ne comprenait qu’un corps de logis en pierres reliant le donjon à une tour ronde. Son fils acheva les travaux de restauration.
En 1769, Guillaume Lorthioy, négociant et ancien échevin de Saint-Omer achète 8 mesures à côté du bel édifice et y fait construire le Petit château. Les travaux commencèrent en 1770.
Réalisé en pierres blanches, le bâtiment est rectangulaire et de fort belle allure. Vers 1790,  les enfants de Guillaume Lorthioy construisent une toute petite chapelle sur le côté gauche du château.
En 1820, Mlle Adrienne Lorthioy, fille de Guillaume, vend ce qu’elle possède à Wisques à Alexandre de Pan qui s’employa à reconstituer l’ancien domaine seigneurial. En 1836, suite à un revers de fortune, il cède son domaine à la famille Cauvet de Blanchonval, de Lillers. Le Petit-château est alors restauré puis habité par le fils Alfred Cauvet.

L’arrivée des bénédictins de Solesmes
C’est vers 1889 que l’on décida de fonder un monastère en Artois, vœu de l’ancien fondateur de la congrégation de Solesmes, Dom Guéranger. Ce dernier voulait restaurer l’ordre bénédictin, qui fut jadis un important foyer monastique (abbaye de Saint-Bertin), disparue lors de la période révolutionnaire de 1789.




Le domaine de Wisques avec le grand et le petit château, appartenait, vers 1880 aux frères Desclées, imprimeurs à Tournai. La future abbesse de Wisques, Thérèse Bernard, alliée aux Dambricourt par sa mère, connaissait le village et ses deux châteaux, qui d’ailleurs n’avaient pas bonne réputation au temps d’Alfred Cauvet (1826-1879). La pauvre Thérèse entra à l’Abbaye de Solesmes où elle fut nommée prieure. Connaissant le projet d’une fondation dans le Nord de la France, elle s’intéressa  à l’avenir de la propriété de Wisques avec l’aide des Dambricourt. Dix ans plus tard, la communauté acquit le domaine de 130 hectares avec les deux châteaux. Les moniales offrirent aux moines 70 hectares et le Petit-château. Les quatre premiers moines arrivèrent le 22 juillet 1889. Les moniales habitèrent le Grand-château dès le 23 juillet, tandis que les pères ne prirent possession du Petit-château, en piteux état, qu’après les travaux le 5 août de cette même année. Durant ce temps, ils logeaient au château d’Hallines. Le 14 août, Dom Albert l’Huillier, supérieur de l’abbaye, entouré des autres moine, procéda à la « réconciliation » de la chapelle du                 Petit-château qu’Alfred Cauvet de Blanchonval, connu pour son excentricité, avait transformé en chenil pour chiens.

A l’Angélus du soir, les habitants de Wisques eurent la joie d’entendre pour la première fois la cloche des moniales baptisée Caritas et provenant de l’ancienne abbaye de Saint-Bertin. La première messe fut célébrée au Petit-château le 15 août et cinq jours plus tard on y installa le saint-Sacrement. Le monastère commençait ainsi très humblement et le petit groupe donnait l’impression d’être envoyé en éclaireur à l’autre bout du monde. La solitude a Wisques semblait plus importante à Solesmes.

Le 5 août 1891, après avoir choisi l’emplacement du futur monastère des Bénédictines, la première pierre fut bénie et posée devant tout le village. Dès juillet 1894, les moniales occupèrent leur nouvelle abbaye, baptisée abbaye Notre Dame. Un mois plus tard, les moines prirent possession du Grand-château et l’évêque d’Arras donna son accord pour l’érection d’un prieuré simple. A ce moment les vocations affluèrent. Mais bien vite, les lois de septembre 1901 sur les congrégations religieuses poussèrent les moines et les moniales à quitter Wisques pour la Belgique, puis la Hollande. A cette période, le prieur en exil décida de vendre une partie de la propriété. Le Petit-château fut donc vendu au comte Jean de Berthould.

Quelques mois après l’armistice de 1918, l’anticléricalisme passa de mode. Une partie des moniales exilées rentrèrent à Wisques et retrouvèrent leur monastère transformé en caserne militaire. Quant aux moines, ils purent récupérer le Grand-château occupé auparavant par un orphelinat belge.

Quant au Petit-château loué aux moines pendant quelques temps, il fut vendu en 1966 à Michel Beirnaert, parent éloigné de la première abbesse de Wisques Thérèse Bernard. Michel Beirnaert  s’attacha à restituer cette demeure dans son aspect originel, en restaurant les façades et en les débarrassant des ajouts du 19ème siècle.

Aujourd’hui l’abbaye Saint-Paul, dirigé par le père abbé Dom Gérard Lafond, est réputée pour la qualité de ses céramiques. 


Reportage de Frédéric Berteeloot, articles historiques d'après Philippe May, membre du comité d'histoire du Haut-Pays et des Antiquaires de la Morinie : (indépendant 26/10/2001)















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