Parcours de 6 km de St Martin les Tatinghem à Wisques en boucle
3 marcheurs (mais... Label de qualité)
Marc |
Jo |
Christiane |
Salle Marguerite Grare à St Martin lez Tatinghem |
La salle Grare se trouve en face de la Bibliothèque de St Martin lez Tatinghem.
Presbytère et bibliothèque de St Martin lez Tatinghem |
De la place, nous tournons à droite et prenons la route de Boulogne, direction Lumbres.
A la sortie de la ville, nous abandonnons la route de Boulogne et suivons sur la gauche un petit chemin de terre qui est face à l'entreprise Fraikin, (location de véhicules industriels, utilitaires et commerciaux).
Avec la brume matinale, c'est à peine si on distingue les paysages et l'abbaye de Saint Paul où nous nous dirigeons.
Très vite nous abandonnons le petit sentier et regagnons la D208.
On arrive ensuite à un carrefour et tournons à droite dans la D212 en direction de Wisques.
En retrait de la route, se dressent les tours de l’abbaye de Saint-Paul.
En s'approchant, on distingue, émergeant du bois, l'abbaye bénédictine St Paul (abbaye des moines). Elle est installée dans l'ancien château du XVème siècle dont il ne subsiste que le donjon carré, deux tourelles et quatre tours.
Qu’est qu’une
abbaye ?
Une abbaye est le lieu de vie d’hommes ou de femmes qui ont choisi de se regrouper et de se consacrer à la prière selon des règles communes. Il existe trois règles principales en France : celles de saint Benoît, de saint Augustin et de saint Norbert.
Une abbaye est le lieu de vie d’hommes ou de femmes qui ont choisi de se regrouper et de se consacrer à la prière selon des règles communes. Il existe trois règles principales en France : celles de saint Benoît, de saint Augustin et de saint Norbert.
l'abbaye St Paul de Wisques vue aérienne (photo de Philippe Hudelle) |
l'abbaye St Paul de Wisques (photo de Philippe Hudelle) |
l'abbaye St Paul de Wisques (photo de Philippe Hudelle) |
l'aile est de l'abbaye St Paul de Wisques |
(photo de Philippe Hudelle) |
(photo de Philippe Hudelle) |
Malheureusement, nous ne verrons que l'extérieur de l'abbaye car elle est fermée au public.
En reprenant l'allée centrale, bordée d'arbres, avec Jo nous apercevons sur la gauche des béliers noirs qui, intrigués par notre passage, se rapprochent de la clôture.
A la sortie du bois, Marc nous attend et contemple la nature aux couleurs automnales.
Nous quittons l'abbaye St Paul et suivons le sentier qui a été aménagé le long de la route pour les piétons.
De la route qui longe l’abbaye Saint-Paul, on peut
apercevoir avec un peu d’attention un campanile érigé il y a plusieurs années.
Deux cloches y sont installées : Maria Annuntiata. Elle succède à Elise, une cloche carmélite (Saint-Omer), mais elle contient Elise, refondue pour elle avec une autre cloche : Clotilde …Toute une histoire … et la célèbre Bertine, héritage de l’ancienne abbaye
Saint-Bertin.
Cette cloche de 6.4 tonnes est datée de 1470 et classée
monument historique.
Durant la révolution de 1789, toutes les cloches de
Saint-Bertin furent fondues à l’exception de la Bertine conservée dans la
grande tour de l’abbaye à Saint-Omer pour sonner le tocsin.
Le 22 juillet 1947, la tour de l’abbaye s’effondre. Par
miracle, la Bertine est intacte.
La cloche, qui appartient toujours à la ville de Saint-Omer,
a été confié aux moines de l’Abbaye Saint-Paul de Wisques qui en sont toujours
les garants.
De nos jours encore, on peut entendre sonner la Bertine à
l’occasion des fêtes religieuses. Mais quatre bras ne sont pas de trop pour
mettre en branle cette masse de bronze solidement ancrée à son balancier.
La cloche du monastère, la Bertine |
En 1970, on a fêté à Wisques les 500 ans de Bertine.
Pour en savoir plus sur Bertine
L'abbaye conserve une activité monastique qui rend le lieu vivant donc encore plus beau : artisanat et poteries sont réalisés par les moines.
Nous laissons l'abbaye St Paul derrière nous et continuons notre route vers le village.
Le cimetière de Wisques nous intrigue par ses croix blanches et la curiosité est plus forte.
Des ermites aux
vicaires (Reportage Frédéric Bertheloot d'après les articles historiques de Philippe May)
Le village de Wisques, autrefois simple hameau de
Longuenesse, n’eut jamais d’église et ses habitants dépendaient du curé de
Longuenesse. Cependant, en 1441, une mention précise qu’il existait à cette
époque un ermitage dans le bois de Wisques. Les assassinats d’ermites étaient
choses courantes aux 17ème et 18ème siècles. En effet,
isolé le pauvre homme était étranglé ou achevé au couteau par les maraudeurs
qui en voulaient à son tronc d’aumônes.
Le dernier ermite assassiné fut remplacé par un vicaire-chapelain
faisant école.
Le dernier vicaire de Wisques, l’abbé Philippe Leroux mourut
en martyr en 1794. En 1790, après la révolution Philippe Leroux refusa de
prêter serment au culte constitutionnel du clergé. Il dut quitter la France
pour ypres avec le prêtre de Tatinghem, Jean-Baptiste Broigniard. Il fut arrêté
par les troupes françaises le 26 juin 1794 après le siège d’Ypres. Il fut
conduit à Lille puis à Arras où, après un rapide jugement, il fut guillotiné
sur la place de la Révolution.
En 1934, l’autorité épiscopale ordonna des recherches
canoniques en vue de la béatification de l’abbé Leroux.
Le dossier renfermant ses recherches communiquées à Rome
sont toujours à étudier pour que l’on proclame l’abbé Leroux, « mort en
martyr da la foi catholique romaine »
Près de l'entrée du cimetière, nous suivons une petite allée en direction de l'arbre bicentenaire où une plaque d'information a été posée en 1989 et où l'on peut lire "Arbre de la Liberté"
Nous quittons le cimetière et dans un virage, nous découvrons un petit sentier qui nous permet de continuer tout droit. Mais avant de continuer nous nous arrêtons pour lire un grand panneau.
L’invasion de la Gaule par les Romains favorisa la création
d’un véritable « réseau routier ». La route la plus connue dans notre
région est la chaussée Brunehaut qui mène de Thérouanne à Boulogne. Pourtant
une autre voie connut son heure de gloire aux 11 ème, 12 ème et 13 ème
siècles : La Leulène.
Avec le Parc des caps et marais d’Opale, la municipalité a créé
un sentier de randonnée,
l’ancienne voie romaine « la Leulène » qui
traverse le bois de Wisques sur près d’un kilomètre. Cette ancienne route qui menait
à Wissant et à Calais n’était plus qu’un chemin de terre qu’empruntait le
personnel forestier.
A certains endroits ce sentier atteint une largeur de 10 mètres et offre aux promeneurs une balade idyllique à l'ombre des chênes séculaires.
La Via Francigena Voie de pèlerinage, de randonnée et d’échange |
C’est à Sigéric, l’archevêque de Canterbury, que l’on doit la description de cet itinéraire dont l’existence est de fait attestée en 990. Sigéric qui s’était rendu à Rome, à pied, pour aller quérir son pallium. Au retour, il prit note des « villes » traversées : Aoste, Lausanne, Pontarlier, Reims, Laon et chez nous, Arras, Bruay et Thérouanne villes reliées entre elles par la chaussée Brunehaut et un chemin appelé du Pire, des Anglais ou des Poissonniers, selon les communes traversées. Thérouanne, puis Guînes et Sombre, petit port du littoral aujourd’hui disparu, entre Wissant et le cap Blanc-Nez.
Le kilomètre 0 de la via Francigena est matérialisé par une pierre gravée, installée au pied de la cathédrale de Canterbury d’où partent quantité de pèlerins et de randonneurs. En deux étapes, ils sont dans le Pas-de-Calais qu’ils traversent de part en part… Mais si l’itinéraire est bien balisé dans ce sens, il n’est pas rare de rencontrer des groupes qui marchent dans l’autre sens, celui décrit par Sigéric… Lorsque cultuel et culturel se rencontrent, ce sont les histoires de Lugle et Luglien, princes irlandais assassinés au VIIe du côté de Ferfay-Burbure, de Benoît-Joseph Labre mort à Rome en 1783, qui sont racontées. Benoît Labre dont la maison natale, typique maison artésienne à Amettes, impose le silence et le recueillement avant de partir à la découverte du site de la cathédrale rasée de Thérouanne, des abbayes de Wisques et de Licques, de l’antique route de la Leulène… De la forêt et de la ville de Guînes. Puis viennent la mer révélée par le magnifique belvédère du mont de Couple et le moment tant attendu de franchir le pas de Calais pour rallier Canterbury.
Au-delà de l’itinéraire de pèlerinage, du parcours de randonnée et de l’attrait touristique d’aujourd’hui, il faut souligner le rôle que la via Francigena, voie des Francs, a dû jouer au Moyen Âge et sans doute même bien avant, dès la période gauloise. Les historiens et les archéologues ont à ce sujet des pistes à travailler et des hypothèses à confirmer mais il est évident que la via qui a vu passer des religieux, des marchands, etc. a aussi véhiculé des pensées et des techniques de travail. Et permis aux hommes, marcheurs et pèlerins d’hier, randonneurs d’aujourd’hui, de se rencontrer.
Philippe Vincent-Chaissac écho 62
Dans le village lui-même, sorte de banlieue
résidentielle de Saint-Omer, on voit de belles propriétés.
En arrivant à l'abbaye Notre-Dame à Wisques, le silence
frappe un grand coup. Les lieux pourraient sembler abandonnés.
L'abbaye Notre-Dame
de Wisques a été fondée en 1889, première filiale de l’Abbaye Sainte-Cécile de
Solesmes. Depuis plus de cent ans, sur la colline de Wisques, les moniales
bénédictines assurent leur office de louanges en chant grégorien. C'est aussi
un relais pour les pèlerins, sur la Via
Francigena.
Elle possède cependant
le grand avantage du panorama grâce à l'altitude.
Le village de Wisques (photo de Philippe Hudelle) |
Vue aérienne de l'abbaye Notre Dame de Wisques (photo de Philippe Hudelle) |
Vue aérienne de l'abbaye Notre Dame de Wisques (photo de Philippe Hudelle) |
Vue aérienne de l'abbaye Notre Dame de Wisques (photo de Philippe Hudelle) |
Des travaux de rénovation sont en cours.
Objectif : restaurer le mur de clôture de l’abbaye, rongé par le temps et la végétation.
Nous parcourons un long couloir. Plusieurs panneaux d'affichages expliquent la vie des religieuses.
Au bout du couloir un escalier nous amène dans une grande salle ornée de colonnes où se trouve un magnifique vitrail.
A l'autre bout du couloir et après avoir monté quelques marches, nous découvrons une salle identique à celle que nous venons de quitter mais le vitrail est différent.
Dans cette salle se trouve des copies d'anciens documents.
Carte de Cassini avec les différents édifices religieux |
Plan de l'abbaye Notre Dame de Wisques |
Quelle différence entre abbaye, cathédrale, chapelle,
église, doyenné ?
Une abbaye
est un monastère catholique ou un couvent placé sous la direction d'un abbé (ou
d'une abbesse) qui sert de père (ou de mère) spirituel à la communauté
religieuse.
Une cathédrale est, à l'origine, une église catholique où se trouve l'évêque chargé de s'occuper du diocèse. Toutefois, il existe des cathédrales sans évêque, car le nom cathédrale est conservé une fois pour toutes.
Une chapelle est un édifice religieux secondaire dans une paroisse. Elle n'appartient pas à l'église mais à des fonds privés: une famille, un seigneur, un dignitaire de l'Eglise, un hôpital, une école...
L’Église (du grec ekklesia, l'assemblée du peuple ; le mot se trouve déjà dans la Septante pour traduire l'hébreu qahal - parfois traduit aussi par sunagoge, synagogue - l'assemblée au sens profane ou la communauté de Dieu) peut désigner une communauté chrétienne locale, puis par extension à partir du IIIe siècle, le bâtiment où elle se réunit, aussi bien que l'ensemble des croyants (Église universelle), ou l'institution qui les regroupe.
Il faut donc bien distinguer église, lieu de culte, et Église, communauté ou institution, en employant une majuscule pour la seconde uniquement.
Un doyenné, est dans le christianisme une circonscription administrative qui regroupe plusieurs paroisses. Les doyennés sont eux-mêmes regroupés en archidiaconés, subdivisions d'un diocèse
Une cathédrale est, à l'origine, une église catholique où se trouve l'évêque chargé de s'occuper du diocèse. Toutefois, il existe des cathédrales sans évêque, car le nom cathédrale est conservé une fois pour toutes.
Une chapelle est un édifice religieux secondaire dans une paroisse. Elle n'appartient pas à l'église mais à des fonds privés: une famille, un seigneur, un dignitaire de l'Eglise, un hôpital, une école...
L’Église (du grec ekklesia, l'assemblée du peuple ; le mot se trouve déjà dans la Septante pour traduire l'hébreu qahal - parfois traduit aussi par sunagoge, synagogue - l'assemblée au sens profane ou la communauté de Dieu) peut désigner une communauté chrétienne locale, puis par extension à partir du IIIe siècle, le bâtiment où elle se réunit, aussi bien que l'ensemble des croyants (Église universelle), ou l'institution qui les regroupe.
Il faut donc bien distinguer église, lieu de culte, et Église, communauté ou institution, en employant une majuscule pour la seconde uniquement.
Un doyenné, est dans le christianisme une circonscription administrative qui regroupe plusieurs paroisses. Les doyennés sont eux-mêmes regroupés en archidiaconés, subdivisions d'un diocèse
La vue est magnifique de Wisques.
Panoramique de St Omer vue de Wisques (photo de Philippe Hudelle) |
l’hôtel*** de charme, La Sapinière. Des petits chalets sont disposés le long de ce petit sentier pour se détendre et se reposer, loin du bruit et de l'agitation des grandes villes.
Ce petit passage nous mène à la Rue de la Fontaine puis à la Rue des Écoles où nous tournons à droite dans le chemin des Chartreux.
On est bien sur le plancher des vaches. |
Il y en a certaines qui aimeraient bien nous rejoindre. |
Vache léchant une pierre de sel (complément alimentaire en sels minéraux) |
Retour au village de St Martin lez Tatinghem avec l’envie de revenir en ce lieu calme.
|
Commune de St Martin lez Tatinghem (photo de Philippe Hudelle) |
Wisques commune
rurale et fière de l’être
Depuis longtemps Wisques est réputé pour son site. Déjà à la
fin du moyen-âge, il y avait une échoppe portant l’enseigne « le bos de
Wisques » Pour le touriste du XXIème siècle, Wisques s’offre d’abord par
son joli bois, ligne d’horizon entre deux éminences dénudées : sur la
gauche, la « couppe » appelée le « piton de Wisques » qui
se trouve pourtant sur le territoire de Wizernes, couvert de ronces et de
bruyères, à la droite, la Hongerie, portant de belles cultures et situé sur la
commune de Leulinghem.
En s’approchant, on distingue, émergeant du bois, l’abbaye
Notre Dame. En retrait de la route Nationale, se dressent les tours du vieux
château de l’abbaye de Saint-Paul. Le village apparait comme blotti au pied de
ces deux édifices qui abritent la communauté monastique composée de 35 moniales
et 25 pères bénédictins.
Pour Michel Biausque, maire depuis 1983, Wisques doit rester
cette commune paisible où il fait bon vivre : « ce n’est pas Wisques
qui s’étendra jusqu’à Longuenesse ou Tatinghem mais plutôt ces deux communes
qui arriveront à notre porte ».
Pourtant ce petit village qui occupe une position
géographique privilégiée a fait l’objet de toutes les attentions. Des
particuliers voulaient y créer un parcours de golf, des industries souhaitaient
y construire un lotissement privé pour y loger leurs cadres…
La municipalité quant à elle, a une vision plus raisonnée de
l’urbanisation.
Au début des années 80, la SANEF y installa son lotissement
de fonction. Depuis, deux autres lotissements ont poussé à Wisques. Le premier est baptisé lotissement
de la Fontaine, le second, appelé lotissement des chartreux.
De l’âge de pierre à
nos jours
L’histoire de Wisques semble remonter à la nuit des
temps. Même si l’on trouve le nom de Wisques pour la première fois sous la
forme gallo-romaine de Wiciacus, des traces préhistoriques tendent à montrer
qu’un important village néolithique a dû exister à cet endroit en particulier
au lieu-dit l’Hermitage où des milliers de silex taillés (fragments de haches
polies, couteaux, grattoirs…) ont été
mis à jour. De l’outillage néolithique a également été
retrouvé au lieu-dit « La Rose », au champ de « la Cense »
et à la « Couppe » où l’on a découvert à la fois du néolithique, du
paléolithique supérieur et même une pièce datée d’environ 50 000 ans avant
Jésus Christ. Ces lointains habitants ont certainement été attirés par les
nombreuses sources.
Les origines féodales
Dès l’époque romaine un poste militaire aurait été établi à
la lisière sud du bois de Wisques. Ce poste permettait de surveiller la vallée
et le passage à gué de l’Aa à Esquerdes, ainsi que la traversée du bois.
Plus tard, il aurait donné naissance à cette partie de
Wisques, distincte du village, quartier qui porte encore le nom de
« Bourg » (de burg « Tour Forte »)
Non loin de là, se dresse un château primitif au lieu-dit
« Rabodingue » (ancien fief qui se prolongeait sur Esquerdes). Ce
lieu fortifié fu détruit au début de la guerre de 100 ans (1337-1457). La fin
de l’utilisation de la Leulène (ou Leuline) comme voie de communication marqua
la mort de ce lieu fortifié.
La seigneurie dont la terre appartenait à la famille de
Wisques jusqu’au 16ème siècle, est mentionnée dans la chartedès la
fin du 12ème siècle. Ce fief passa au 14ème siècle dans
le giron de Jean de Sainte-Aldegonde par son mariage avec Béatrix de Wisques en
1325. C’est sans doute ce même seigneur qui fit construire le « Grand
château » aujourd’hui devenu Abbaye Saint-Paul et regroupant un ensemble de constructions de
diverses époques.
De la construction originelle, il reste le donjon constuit
en assises de briques et de pierres et cantonné de tourelles. En 1715,
Maximilien de Pan, échevin de Saint Omer racheta la domaine et le château en
ruine. En 1739, il ne comprenait qu’un corps de logis en pierres reliant le
donjon à une tour ronde. Son fils acheva les travaux de restauration.
En 1769, Guillaume Lorthioy, négociant et ancien échevin de
Saint-Omer achète 8 mesures à côté du bel édifice et y fait construire le Petit
château. Les travaux commencèrent en 1770.
Réalisé en pierres blanches, le bâtiment est rectangulaire
et de fort belle allure. Vers 1790, les
enfants de Guillaume Lorthioy construisent une toute petite chapelle sur le
côté gauche du château.
En 1820, Mlle Adrienne Lorthioy, fille de Guillaume, vend ce
qu’elle possède à Wisques à Alexandre de Pan qui s’employa à reconstituer
l’ancien domaine seigneurial. En 1836, suite à un revers de fortune, il cède
son domaine à la famille Cauvet de Blanchonval, de Lillers. Le Petit-château
est alors restauré puis habité par le fils Alfred Cauvet.
L’arrivée des bénédictins
de Solesmes
C’est vers 1889 que l’on décida de fonder un monastère en
Artois, vœu de l’ancien fondateur de la congrégation de Solesmes, Dom
Guéranger. Ce dernier voulait restaurer l’ordre bénédictin, qui fut jadis un
important foyer monastique (abbaye de Saint-Bertin), disparue lors de la
période révolutionnaire de 1789.
Le domaine de Wisques avec le grand et le petit château,
appartenait, vers 1880 aux frères Desclées, imprimeurs à Tournai. La future
abbesse de Wisques, Thérèse Bernard, alliée aux Dambricourt par sa mère,
connaissait le village et ses deux châteaux, qui d’ailleurs n’avaient pas bonne
réputation au temps d’Alfred Cauvet (1826-1879). La pauvre Thérèse entra à
l’Abbaye de Solesmes où elle fut nommée prieure. Connaissant le projet d’une
fondation dans le Nord de la France, elle s’intéressa à l’avenir de la propriété de Wisques avec
l’aide des Dambricourt. Dix ans plus tard, la communauté acquit le domaine de
130 hectares avec les deux châteaux. Les moniales offrirent aux moines 70 hectares
et le Petit-château. Les quatre premiers moines arrivèrent le 22 juillet 1889.
Les moniales habitèrent le Grand-château dès le 23 juillet, tandis que les
pères ne prirent possession du Petit-château, en piteux état, qu’après les
travaux le 5 août de cette même année. Durant ce temps, ils logeaient au
château d’Hallines. Le 14 août, Dom Albert l’Huillier, supérieur de l’abbaye,
entouré des autres moine, procéda à la « réconciliation » de la
chapelle du Petit-château
qu’Alfred Cauvet de Blanchonval, connu pour son excentricité, avait transformé
en chenil pour chiens.
A l’Angélus du soir, les habitants de Wisques eurent la joie
d’entendre pour la première fois la cloche des moniales baptisée Caritas et
provenant de l’ancienne abbaye de Saint-Bertin. La première messe fut célébrée
au Petit-château le 15 août et cinq jours plus tard on y installa le
saint-Sacrement. Le monastère commençait ainsi très humblement et le petit
groupe donnait l’impression d’être envoyé en éclaireur à l’autre bout du monde.
La solitude a Wisques semblait plus importante à Solesmes.
Le 5 août 1891, après avoir choisi l’emplacement du futur
monastère des Bénédictines, la première pierre fut bénie et posée devant tout
le village. Dès juillet 1894, les moniales occupèrent leur nouvelle abbaye,
baptisée abbaye Notre Dame. Un mois plus tard, les moines prirent possession du
Grand-château et l’évêque d’Arras donna son accord pour l’érection d’un prieuré
simple. A ce moment les vocations affluèrent. Mais bien vite, les lois de
septembre 1901 sur les congrégations religieuses poussèrent les moines et les
moniales à quitter Wisques pour la Belgique, puis la Hollande. A cette période,
le prieur en exil décida de vendre une partie de la propriété. Le Petit-château
fut donc vendu au comte Jean de Berthould.
Quelques mois après l’armistice de 1918, l’anticléricalisme
passa de mode. Une partie des moniales exilées rentrèrent à Wisques et
retrouvèrent leur monastère transformé en caserne militaire. Quant aux moines,
ils purent récupérer le Grand-château occupé auparavant par un orphelinat
belge.
Quant au Petit-château loué aux moines pendant quelques
temps, il fut vendu en 1966 à Michel Beirnaert, parent éloigné de la première
abbesse de Wisques Thérèse Bernard. Michel Beirnaert s’attacha à restituer cette demeure dans son
aspect originel, en restaurant les façades et en les débarrassant des ajouts du
19ème siècle.
Aujourd’hui l’abbaye Saint-Paul, dirigé par le père abbé Dom
Gérard Lafond, est réputée pour la qualité de ses céramiques.
Reportage de Frédéric Berteeloot, articles historiques
d'après Philippe May, membre du comité d'histoire du Haut-Pays et des
Antiquaires de la Morinie : (indépendant 26/10/2001)
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