vendredi 1 novembre 2019

Le sentier de Lansbergue de Tilques à Serques le 29/10/2019


Vidéo :


Itinéraire : 7 km





Les marcheurs : 20
Isabelle
Francine
Jacques
Gérard
Véronique
Dominique
Dominique



Dominique

Dominique

Bernardette
Didier notre guide
Zéki
Marc
Colette

Christiane

Il a fait couler beaucoup d'encre mais il n'avait encore jamais usé nos souliers. Cette fois, c'est fait, nous sommes allés tester le sentier du Lansbergue avec Didier notre guide.

Sur sept kilomètres, ce sont douze pupitres pédagogiques illustrant l’histoire de la faune et de la flore locale ou l’architecture typiques du marais et les pratiques maraîchères qui ont été implantés. C'est une promenade d’environ deux heures qui traverse le marais de Serques dès le pont de la Guillotine franchi.




A moins que ce ne soit Lansberghe, Landsberg, Laensberg... L'orthographe du lieu varie autant que la palette de couleurs croisées en chemin. Le meilleur point de départ se trouve à Tilques au pont de la Guillotine. L'endroit est bien plus accueillant que son sobriquet le laisse entendre.


pont de la Guillotine
pont de la Guillotine
Un parking au bord de l'eau et un autre vers le camping sont prévus pour laisser les voitures.


Attention, les week-ends de beau temps, les places sont aussi rares que sur la côte d'Azur. Pas grave, de toute façon on est là pour marcher. 


Nous sommes au cœur du marais vous y trouverez seulement des barques de pêcheurs, des embarcations de loisirs, des chalets aménagés... Il s'étend sur 15 communes entre mer et rivières. C'est un immense jardin traversé par des canaux creusés par la main de l'homme qui profite d'un climat doux toute l'année. 
Le thermomètre affiche 10 ° c'est le moment pour nous de découvrir ce moment à part. Un paradis fait de terre et d'eau.


Passé le pont en béton de la Guillotine, on prend à gauche. 
La berge est parfaitement aménagée pour autoriser les poussettes ou les petits vélos des enfants. 
Attention toutefois à ne pas trop s'approcher de l'eau, à cause de Marie Grouette, bien sûr. 

Mais qui est Marie Grouette ?

 Laissez-moi vous conter son histoire :


Marie Grouette est une légende qui prétend qu'une vilaine sorcière habite les marais Audomarois. Elle attirerait les enfants qui s’approchent trop près du bord de l'eau pour les entraîner, sans espoir de retour, dans sa grotte faite de vase et de roseaux. Elle reste encore la vieille méchante fée, petite cousine de Croquemitaine et grand tante de l'ogre, héritière de la Vouivre et digne fillotte de la lignée Dragons de l'eau terreur des enfants et même des plus grands...

On dit qu'elle ne quitte jamais son groët, cette fourche menaçante à 4 crocs courbés. On dit même, à voix basse, certains soirs de veillées, qu'elle n'a pas de fourche  et que sa main est un grauet pour mieux happer les marmousets, pour encore mieux les crocheter.

Prends garde enfant, quand une tulle de brume flotte sur les eaux, ne te méprends pas, c'est peut être la traîne vaporeuse de son long voile blanc qui se déroule sur l'étang. 
Surtout quand il n'y a pas de vent. La marie Grouette rôde dans le marais et sur les berges trop silencieuses où ne résonne que le cri sinistre des engoulements
On la dit parente de la vouivre et les anciens racontent que parfois des serpents visqueux et grouillants la précèdent ou la suivent.
Enfants, si tu croises les serpents d'eau, ne t'attarde pas.
Et toi, l'ancien à la croisée des chemins, quand les labours se parent de lambeaux brumeux.
Souviens toi que tu fus enfant, et peut être même un enfant peureux.

Prend garde à l’eau qui dort, à l’eau du seau, de la mare ou de l’abreuvoir quand elle se fait miroir....






Elle y guette le reflet de ton visage, pour perce-voir si gentil ou méchant tu es. Prend garde à toi si elle te connaît. Elle ne tardera pas à venir  "t’saquer avec son groët", si elle  "cache à brayoux" dans les marais.



Des bords de la Lawe à Houdain aux marais de Salperwick,  du Ternois au Hainaut,  dans les creuses et vallons perdus de l’Artois, des confins de Picardie aux vasières de nos baies, elle est partout et même nulle part, en même temps et par tous les temps, depuis si long-temps, en laissant le temps au temps ....

Hideuse et terrifiante, « sa face est celle d’une tête de mort où une mince peau parcheminée et cadavérique épouse les creux des orbites vides au regard fixe et les formes du nez, dont le cartilage est déjà rongé, cependant que ses mâchoires édentées claquent parfois dans le vent ([Légende de Marie Grauette, Houdain...]) »

Hideuse et terrifiante,    , elle est tout de noir vêtue, furtive et  criniue, muchée sous son ample fichu, comme une vieille paysanne de chez nous…..



Ses victimes, des enfants pas sages, qu’elle crochète et happe du bord des eaux, où elle cacherait dit-on ses pieds fourchus. Elle les entraîne au fond des puits et des abysses,  et tout en ricanant, les grignote tout crus..... Parfois, gourmande, elle suce tout simplement et doucement leurs tendres âmes, pour rendre ensuite leurs cadavres à l’aube blême, sous les arbres tordus et moussus….



Cependant, il nous faut au jour d’huys révéler un grand secret, secret que nos grands-mères chuchotaient tout en se signant les soirs d’orage, au chevet du lit des tous petits….



Ce grand secret, en fait, leur fut révélé jadis, par les soeurs mêmes de la Marie maudie, ondines  dévoilées sous le premier rayon du soleil,  celles qui dansent aux aubes claires dans les eaux limpides des sources et des cascades, des fontaines et des ruisseaux jolis….

Cet antique  secret, je peux vous le transmettre ici .... Mais, seul l'Enfant pourra le répéter ....Un puissant sortilège,  une fois l’an,  peut piéger notre horrible Marie. A l’instant même où le soleil point à l’horizon,  il vous faut vous mucher derrière les saules,  fort de votre âme d'enfant, guetter et surprendre la Grauette repue qui émerge du monde des poissons….

Et là,  très vite, il vous faudra la charmer soudainement, en la couvrant prestement d'une banne d'osier emplie de fleurs d'épiniers,  tout en l'enivrant par les rires et les chants,  par la musique et les déguisements,  d’où le noir sera banni du monde des enfants….

Alors, sans attendre, autour d’elle vous ferez la ronde et le sortilège agira.  À sa place, baignée de soleil,  une jolie fée aux vêtements multicolores apparaîtra.  De son groët, devenu branche magique de coudrier, elle pourra à son tour envoûter toute la contrée, par un charme de transes musicales fruitées et colorées,  d’où jailliront ceux du "petit peuple" par la fête attirés.....

S’y côtoieront en folles farandoles elfes et sylphes, nymphes et ondines, dryades et lutins,nutons et farfadets pour la journée rassemblés autour des bonnes fées, dans une transe à laquelle aucun être humain ne pourra échapper, au moins pour la journée…
  
Création 1995 GF-Sub-Artésia-62130-Conteville en Ternois
 


Selon la légende, dans le patois audomarois on dit que: «Marie Grouette saque les éfants, au fond de l’iau, aveucque sin groët, qu’alle a toudis dins s’main»



On ouvre grands les yeux et les oreilles. Même si la voie ferrée n'est pas loin, on entend surtout les oiseaux.




Si vous cherchez un endroit agréable pour vous balader et découvrir la vie dans le marais, c'est ici qu'il faut venir.







Au bout de la berge et en retrait se trouve une chapelle. Elle a été érigé après la guerre 14-18 par un habitant de la commune de Serques pour le retour d'un fils. 


Chapelle Notre-Dame de Lourdes à Serques
La balade se poursuit en bordure des champs.




Les difficultés d'accès au marais ont provoqué l'abandon de nombreuses parcelles dans les années 70. L'aménagement du sentier de Lansberg, qui est de nouveau praticable, a permis de redonner l'accès aux agriculteurs





La modernisation de l'agriculture a provoqué l'abandon de parcelles difficiles d'accès ou sensible à l'inondation.
Plusieurs d'entre elles ont été plantées principalement de peupliers à partir des années 60. Ces plantations ont bouleversé et fermé les paysages.






Là où l'agriculture s'est maintenue, les paysages sont restés ouverts et certaines espèces comme le vanneau huppé ont continué à se reproduire.



A l'origine, le marais était un grand marécage hérissé de forêts. C'est le travail archarné des moines de Saint Bertin qui a permis le défrichement et le creusement de plus de 700 km de canaux entre le VIIIème et le XIXème siècle.






Le marais ne demandent qu'à se révèler aux promeneurs perdus dans le labyrinthe de canaux le long des chemins.








Petit coin paisible pour les  vaches
 L'abreuvoir à bétail s'effectue très souvent directement aux rivières et fossés. L'aménagemnet d'abreuvoir permet de garder les berges en bon état et de limiter le comblement des fossés par le piétinement du bétail.

L'abreuvoir à bétail




Les saules têtards sont les reliques et les témoins d'une certaine conception agricole. 
A une époque pas très éloignée, les saules avaient une grande importance pour le paysan.  Les branches étaient utilisées comme bois de chauffage, l'osier pour la vannerie (paniers, corbeilles, nasses...) Ils servaient pour la délimitation des parcelles et de repères, offraient de l'ombrage aux bêtes et stabilisaient les berges. Le saule est à lui tout seul un écosysthème. Les coupes régulières provoquent la cicatrisation de l'arbre. Les cavités ainsi formées offrent le gîte et le couvert à de nombreuses espèces animales et végétales. Elles serviront aussi bien aux mammifères (chauve-souris, lérot...) qu'aux oiseaux cavernicoles (chouette, chevêche, mésange...) Son tronc sera occupé par les amphibiens, hérissons, insectes... Bref, un vrai hôtel 4 étoiles pour la faune.






 Notre groupe à mi-parcours du sentier de Lansberg


« Un sourire coûte moins que l’électricité,  mais donne autant de lumière. »

Abbé Pierre
 



Les choses se compliquent quand on arrive au bout de la rue du Coudou, à Serques. Quelle direction prendre car il y a plusieurs possibilités. C'est déroutant d'autant qu'on doit alors marcher sur une portion de route fréquentée. Mais il y a toujours une gentille personne pour vous donner des informations...



Une niche sans sa vierge au coin de la rue Coudou à Serques reste désespérément vide. Dans les croyances populaires, Marie avait toujours eu un rôle protecteur et apportait la paix et la sécurité.  Mais qu'est devenue cette statue ? Aujourd'hui, la dévotion mariale n'est plus très importante. Peut être le propriétaire a retiré la statue à l'occation de la réfection de la façade ou bien il s'est débarrassé d'un grigri auquel il ne croyait pas.




 Heureusement, nous ne restons pas très longtemps sur la D 214. Après avoir enjambé deux ponts, nous tournons à droite direction le gite de Marie Grouette et prenons le sentier des communes.



Nous avançons le long des berges du Grand Large et partons à la découverte de ce chemin très agréable. C'est un véritable havre de paix, dépaysant et relaxant.




Le lac des cygnes nouvelle version...

Une très longue ligne droite et nous atteignons le  bac à chaîne qui relie le sentier du Lansbergue au sentier des Communes. 



Mais c'est quoi un bac à chaîne ?



Le bac à chaîne, c’est un bac rectangulaire flotant qui pèse 350 kg. Il est fabriqué en bois et en aluminium. Autre caractéristique, les deux caissons qui servent aux passagers pour s’asseoir sont remplis de polyuréthane. « Comme ça, le bac peut flotter même s’il se renverse. » Officiellement il est limité à 6 personnes...

Il permet au piéton de se rendre sur l'autre rive à l'aide d'une chaîne fixée à chaque berge. La chaîne repose au fond du cours d'eau, quand on la tire la force des bras fait se déplacer le bac vers l'autre rive.

Emprunter le bac à chaîne pour atteindre la berge, c'est une expérience surprenante. 
C'est Zéki qui s'attèle à cette tâche pour amener le premier groupe sur l'autre rive.



Pendant que la première vague attend sur l'autre rive, le bac à chaîne fait demi-tour pour venir chercher les derniers marcheurs.




Pour cette dernière manoeuvre, c'est Didier qui nous fera traverser le bras de la rivière. Quelle partie de plaisir nous avons eu !

Didier
La balade continue mais sur le sentier de Lansbergue cette fois-ci.

On dénombre plus de 250 ponts dans le marais audomarois dont le pont de la Marliette qui nous permet d'enjamber le fossé qui sépare les parcelles et d'admirer les watergangs et les wateringues.



le pont de la Marliette
watergang




L'eau est très claire et de très bonne qualité ce qui a permis le développement d'une faune et d'une flore spécifiques. La rivière de Lansbergue est d'ailleurs considérée comme l'un des haut lieux de la flore aquatique régionale.


On ne passe pas inaperçu sur le sentier de Lansbergue. Quelques ânes viennent à notre rencontre pour nous soutirer quelques papouilles et nous sommes sous le charme. Ces animaux ont quelque chose d'irresistible.



C'est une joie pour les petits et les grands de cotoyer les animaux et là, nous sommes gâtés car un peu plus loin c'est le tour d'un poney de venir vers nous pour une séance de calins.


Mais la balade continue, aussi nous laissons les animaux tranquiles.
Sur l'autre rive de drôles de personnages nous fixent et restent immobiles. On dirait qu'ils nous ont à l'oeil ou peut être, gardent-ils la maison ?




Le long de la rivière de Lansbergue, on peut observer le patrimoine bâti du marais : les habitations de style flamand, souvent construites en briques et couvertes de tuiles en forme de vagues appelées "pannes flamandes".



Aujourd'hui, ce marais est surtout touristique et fait le bonheur des pêcheurs et des amoureux de la nature. Les terres entourées d'eau, comme l'ile du Fort au chêne, à cheval sur Tilques et Serques, ces terres ne demandent qu'à se révéler eux promeneurs en barque ou à pied.



 

Nous voilà arrivés au terme de notre balade puisque nous sommes revenus au pont de la Guillotine, à notre point de départ. Nous avons effectué une boucle de 7 km.





Bonne journée et une bonne fête d'Halloween à vous tous et à vous toutes

Ce soir vous risquez de voir passer quelques enfants déguisés en créatures monstrueuses et autres sorcières déambuler dans les rues. 
Peut-être viendront-ils même sonner à votre porte pour glaner quelques friandises.

Donner des bonbons à une petite sorcière ne va peut-être pas la rendre meilleure, mais si vous la voyez sourire alors vous aurez gagné votre soirée.


Insolite

Connaissez-vous cet outil ? (trouvé dans Facebook Association Avenir du marais de Serques)

Utilisation de la Baguernette

 et avez-vous vu ce panneau dans le marais audomarois ?

Ce n'est pas facile de se repérer dans le dédale des canaux et watergangs que forme le marais audomarois. Pour permetre aux conducteurs des bateaux et barques de trouver leur chemin le long des 170 km de voies navigables de nouveaux panneaux ont été installés.



Transhumance dans le Marais Audomarois ! (trouvé dans facebook)
Le chien du marais audomarois
(trouvé dans facebook)
Chou tien gorge made in St Omer (trouvé dans facebook)


Concernant la commune de Serques :

Village de Serques
Village de Serques
L'église de Saint-Omer une longue histoire :

Il semble que le village de Serques  ait accueilli l'église très tôt dans son histoire. Même si le 1er prêtre connu de la paroisse remonte à 1187, ont peut penser que l'édifice religieux ait existé avant cela. L'église de St Omer se présente aujourd'hui sous la forme d'une croix latine ne comportant qu'une nef. Selon les recherches menées il y a une 20ème d'année par Didier Paris, alors enseignant de l'école de Serques des différences de construction apparaissant aux extrémités des transepts laissent à penser que l'église autrefois comportait 3 nefs. 
Par ailleurs des dates gravées sur les murs de l'église permettent de la dater : sur le transept sud on peut voir l'année 1756. Le linteau de la fenêtre de la sacristie mentionne 1731. Sur le mur extérieur de la nef on distingue encore la date de 1851.
Enfin dernier témoin du passé de l'église la cloche baptisée Jeanne-Thérèse dont Jeanne-Thérèse REANT était la marraine. 
En bas de cette cloche aujourd'hui classée figure : "Fondue en 1813 par les DROUOT"
En ce qui concerne les cloches précédentes, une seule mention est parvenue jusqu'ici . Claude HUREAU, abbé de l'abbaye de Licques de 1612 à 1620 est cité comme ayant donné une cloche à l'église. 
Léglise de Serques fut vendue durant la révolution ainsi que le terrain sur lequel elle fut bâtie.
Jusque dans les années 70 une procession réunissait de nombreux fidèles. Elle avait lieu lors de la fête Dieu en juin. Elle se composait d'enfants habillés en anges et jetant des pétales de fleurs. Pour l'occasion de nombreuses bannières étaient sorties et les fidèles suivaient le prêtres portant le Saint-Sacrement sous un dais portés par 4 paroissiens. La procession se dirigeait en chantant des psaumes vers des petits hôtels de plein air constitués pour l'occasion. 
Selon des témoignages une procession existait également au moment du 15 août. Quoi qu'il en soit, elles furent supprimées sous prétexte quelle pertubaient la circulation.
A l'intérieur de l'église de véritables merveilles ont été classées : le Maître hôtel date du 17ème siècle, au-dessus trône "la vierge et l'enfant Jésus" sculpture en chêne naturel du 16ème siècle. 2 statues également en bois représentent St Omer et une autre non identifié sont également du 16ème siècle.
Sur l'autel latéral sud on peut voir St Grégoire le grand écrivain, panneau sculpté en bas relief d au 17ème siècle. Un autre bas relief de la même époque sur l'autel latéral nord représente le Triomphe de l'eucharistie. Ces 2 chef-d'oeuvre proviennent d'une autre abbaye.
La chaire en chêne remonte au 18ème siècle. De nombreux autres objets sont également répertoriés dans l'inventaire réalisé par l'état en 1973 

article trouvé dans l'Indépendant du 12 juillet 2002



L'église de Saint-Omer forme une croix latine

Le Moulin jusqu'en 1951 :

Il ne reste plus grand chose du moulinde Serques. Le long de la voie express qui mène à Dunkerque, on peut encore apercevoir sa tour en briques jaunes (des briques anciennes et comparables à celle de l'abbaye de Watten) envahie par la végétation. Ce moulin à farine a cessé de fonctionner en 1951. Robert Carré en était le dernier meunier. Les ailes du moulin sont tombées en 1905. La force motrice éolienne était alors remplacée par la force mécanique au gaz pauvre avant de passer à l'électricité.
Avant le démantèlement de son mécanisme pour la restauration d'un autre moulin, on pouvait relever sur la poutre maîtresse les inscriptions datées "1775 par Davion".
Comme celui de Watten et beaucoup d'autres, le moulin de Serques possédait deux entrées qui permettaient d'y pénétrer même quand les ailes tournaient.

Les traces du passé :

Comme pour tous les villages du marais audomarois, Serques naquit vraisemblablement grâce aux moines de St Bertin qui y creusèrent les marais.
L'histoire de cette commune est donc étroitement liée avec l'histoire de son église. Les premières mentions officielles datent de 1129 et 1145. Un certain Hrmulfus de Segeka et 16 ans plus tard un Arnoldo de Sigirke sont témoins d'un charte de St Bertin.
Le premier seigneur de Serques dont nous ayons connaissance, était Arnould, seigneur de Serques. 
En 1170, à la mort de son épouse, il entra comme religieux à l'abbaye de Licques et fit don à celle-ci à la moitié de son territoire. L'autre moitié revint à son fils. En 1187 lors de la rédaction d'une charte de l'abbaye St Bertin apparaît en tant que témoin Willelmum Clericum de Segerke. C'est jusqu'à présent, le premier prêtre dont il y ait une trace.
Les religieux de Licques furent gratifiés de l'autel de Serques moyennant une redevance.
Quant au chapitre de la cathédrale de St Omer, il y avait à sa charge l'entretien du choeur de l'église du fait de ses possessions foncières jouxtant celle-ci. Ce voisinage entre les possessions du chapitre et celle de l'abbaye de Licques n'était pas sans créer de nombreux conflits. Le 8 janvier 1365, l'église de St Omer reconnut à l'abbaye de Licques la jouissance de la seigneurie de Serques.
A la fin du 16ème siècle, lors de la guerre entre le roi de France et Philippe II d'Espagne, le 13 janvier 1597, les soldats français attaquèrent l'église où s'étaient réfugiés les habitants de Serques  et la pillèrent. Un an plus tard, ce furent les espagnols qui pillèrent le village et en 1638, les français revinrent de nouveau mettre à sac le village. 
En 1660, la tour de l'église s'écoula.
Au 17ème et 18ème siècle, le clergé et la noblesse s'affrontèrent pour la reconnaissance à leur profit respectif des droits attachés au clocher de Serques. Cette "compétition" eut de nombreux rebondissemnts. L'une des plus célèbres affaires remonte en 1604.  Elle opposait Robert le Normand, seigneur de Serques, Hudde et autres aux abbés et religieux de l'abbaye de Licques.
L'abbaye de Licques et Robert le Normand prédendaient chacun de leur côté pouvoir jouir des droits attachés à l'église : droits de justice et droits honorifiques entre autres. En clair, ils se battaient pour pouvoir baiser la croix le premier après le vicaire et le chapelain, être recommandé au prône, occuper la première place lors des processions...

Renseignement tirés d'une étude de Didier Paris.  (indépendant du 12 juillet 2002)














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