lundi 14 décembre 2015

le 5/12/2015 le circuit de la Butte Montmartre



Vidéo


Merci à Marc Ponchel pour les vidéos sur la marche faite à Montmartre qu'il m'a envoyées et qui m'a permis de réaliser ce montage.
Un circuit de 10 km à la Butte Montmartre
 



Ce parcours a été réalisé par le Godillot-familial.


Montmartre fut longtemps un village indépendant de Paris jusqu'à son annexion par Paris en 1860.
C'est pourtant, encore un peu, un village dans la ville et il se targue de posséder le point culminant de la capitale, à 130,53 m.
Mais il est aussi fortement prisé des touristes avec tout ce que cela apporte de mouvement, d'encombrement, de vendeurs en tout genre.... Alors, il faut l'aborder par son autre face, rechercher les coins plus tranquilles et c'est ce que nous allons faire. 
Bien sûr, il y a les incontournables renommés.

Le thème proposé par le Godillot-familial :

Sur le site de Montmartre, vous verrez la rue Lévis et son marché parisien permanent, la Place Clichy et ses restaurants, le boulevard de Clichy et ses lumières, Pigalle et sa place. Ainsi que le célèbre Moulin Rouge.

En montant sur la butte, par ses rues pittoresques vous découvrirez l’église Saint-Jean et la place des Abbesses et de là, le site du Sacré-Coeur avec ses escaliers « montants » et la Basilique. Du parvis vous découvrirez un panorama sur tout Paris et ses monuments éclairés.

Après avoir contourné la Basilique, et descendu quelques marches (pour mieux les remonter), vous verrez le cabaret du Lapin Agile, les vignes, la maison rose d’Utrillo, la statue de Dalida, la statue du « passe-murailles » et la rue des Norvains et la rue Lepic. La rue Poulbot pleine de charme, vous amènera à la typique et touristique place du Tertre.


De là retour aux pieds du Sacré-Coeur pour descendre le long du Funiculaire et par les rues Montmartroises atteindre la maison de Dalida et les moulins : du Radet et de la Galette.
La descente vers la place Clichy, vous fera passer devant la maison de Toulouse-Lautrec (à l’angle des rues Tourlaque et Caulaincourt.


Le circuit se terminera par la rue commerçante des Batignolles, la Mairie du XVIIème et l’église Sainte-Marie-des-Batignolles.



Rendez-vous à 8 h 45 sur le parking, derrière l'Ave Maria à Wardrecques.


Nous sommes au complet (50 marcheurs)
Après 3 heures de bus, nous voilà arrivés à la porte de Clichy.




 Le début du parcours se fait au gymnase Léon Biancotto (aviateur français détenteur du record du monde de vol inversé).


La salle de sport est mis à la disposition des marcheurs pour se ravitailler et se reposer...

Il faut avoir de bonnes dents
Véronique et Martine
Denis notre président
Pascale en tête
Un grand merci à Pascale, Denis et Véronique, pour l'agréable journée  que nous avons passé à Montmartre. Tout a été soigneusement préparé et dans les moindres détails pour que ce voyage se fasse dans les meilleures conditions et que tout soit parfait.

Le pique-nique terminé, nous voilà prêts pour cette randonnée. Nous n'avons qu'à suivre les flèches jaunes. 

Départ place de Clichy
Nous prenons l'avenue de la Porte de Clichy
A la Rue Lévis, il y a toujours un marché permanent à ciel ouvert. 
La Rue de Lévis piétonnière est remplie de l'odeur des produits frais vendus par tous les petits commerçants. Elle porte le nom des anciens propriétaires du château de Monceau et est l'une, des plus ancienne rue du quartier. L'ambiance est particulière avec les étalages de fruits et de légumes et les petits cafés tout autour.


Après avoir traversé le marché, nous continuons dans la direction du Boulevard de Clichy et la Place Blanche.


 pomme géante de Fourrier
Au milieu de la place de Clichy, l'on peut découvrir une  pomme géante, sur un socle entouré de panneaux colorés translucides qui représente un planisphère.
Ne vous risquez pas à croquer cette pomme, vous vous casseriez les dents sur son acier-miroir.
Que fait-elle là, à quelque pas de Pigalle ?  
Cette pomme remplace une statue de Charles Fourier sur son socle historique. Celle-ci avait été déboulonnée sous l'Occupation pour être fondue.
La "Quatrième pomme" renvoie à la pensée de Fourier, qui s’indignait de trouver ce fruit 100 fois plus cher à Paris que sur son lieu de production et dénonçait les méfaits des réseaux commerciaux. L’artiste, Franck Scurti, a souhaité représenter cette pomme qui est symboliquement la quatrième. Les trois autres pommes célèbres sont celle offerte par Pâris à Vénus, Eve offrit à Adam et celle de Newton.



La place Blanche tient son nom de l'époque où elle était blanche de la farine des moulins de Montmartre mais aussi blanche, des nuits sans sommeil voir des poudres narcotiques qu'on trouvait dans ces cabarets. Le Moulin Rouge rappelle le temps où à la fin du 19ème siècle, les boulevards de Clichy et de Rochechouart formaient alors une ceinture de non chasteté. Ce cabaret du Moulin Rouge fut lancé en 1889, époque de l'inauguration de la Tour Eiffel. Il s'imposa très vite comme le lieu de plaisir à Montmartre.


Moulin Rouge n°34
Son nom évoquait aussi bien les moulins de Montmartre que la couleur du sang, du crime, du désir, du vin et du diable, tout un programme. Ce Moulin Rouge offrait des attractions pour tous les goûts. On pouvait entendre des chansons douçâtres, grivoises ou patriotiques et y écouter d'une oreille attentive des pétomanes, on pouvait s'y promener sur des ânes, y souper, tirer à la carabine, acheter des dessins pornographiques. C'était le lieu le plus chaud de la capitale. Sur le Boulevard de Clichy et dans son prolongement sur le Boulevard Rochechouart, se trouvent toujours de nombreux établissements de plaisir ; café-concert, cabaret comme le célèbre Chat noir, le Mirliton d'Aristide Bruand, le bal de l’Élisée Montmartre. 


Le chat Noir

Sur le même Boulevard se trouve le Musée de l’érotisme. C'est un lieu unique, qui a vu le jour en 1997. Ce musée est ouvert jour et nuit et dédié à l'art érotique du 11ème siècle à aujourd'hui, à travers 5 continents et plus de 2000 œuvres : amour, humour, art, tradition, un prestigieux ensemble de toutes les fantaisies érotiques, sur 7 étages. 

Musée de l'érotisme n°36




                       Nous longeons le Boulevard de Clichy et nous arrivons à Pigalle.Un des hauts lieux de la vie nocturne à Paris. Elle porte le nom du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle.

Place Pigalle n° 37
Place de Pigalle n°37
Sexshop
En montant sur la butte, par la Rue des Abbesses, nous découvrons l'église Saint-Jean-l'évangéliste en briques rouges, bâtie de 1894 à 1904  et la place des Abbesses.


Rue des Abbesses
Rue des Abbesses
place des Abbesses
église Saint-Jean-l'évangéliste N° 30
Ce fut le premier édifice religieux en béton armé de Paris.
intérieur de l'église



La Place des Abbesses est un lieu pas comme les autres à Paris. 

Son nom des "abbesses", provient des bénédictines qui s'installèrent autour du Sanctum Martyrium. Une statue en bronze représentant un "Lion Furieux" du sculpteur animalier Auguste Nicolas Cain (1821-1894) se trouvait au centre de la place dans les années 1900, il a été fondu durant l'occupation en 1942 afin de fournir des métaux non ferreux.

Le lion furieux de Cain (disparu)
Square des Abbesses
C’est peut-être d’ailleurs pour cette raison qu’il est le cœur touristique de Montmartre, autour duquel vous trouverez une multitude de curiosités culturelles et artistiques.  
Parmi celles-ci figurent le "Mur des Je t'aime", monument dédié aux amoureux du monde entier que vous trouverez dans le square Jehan Rictus. C'est l’œuvre de Frédéric Baron qui a collecté lui-même au cours de différentes pérégrinations dans Paris plus de 1500 déclarations d’amour dans toutes les langues.
Vous y verrez en effet des « je t’aime » en anglais, chinois, français, mais aussi dans des  dialectes rares ou oubliés comme le corse, le navajo ou bien même l’esperanto! En tout, ce sont 311 « je t’aime » déclinés en 280 langues, assemblés ici grâce à l’aide de Claire Kito, artiste calligraphe. 
Le support de toutes ces déclarations amoureuses est constitué de 612 carreaux en lave émaillée sur une superficie de 40 m2. Les éclats de couleur que vous pouvez apercevoir sur la fresque représentent les morceaux d’un cœur brisé qui, tous rassemblés, forment un cœur parfaitement composé.


le mur des Je t'aime N° 31
 Sur la place se trouve l’ancienne bouche du métro Hôtel de Ville, dessinée par Hector Guimard. C’est la station la plus profonde de Paris : 36 m.

Bouche de métro Guimard
Nous continuons dans la Rue Yvonne Le Talc

 Le Martyrium, qui est à proximité de l'église Saint-Jean de Montmartre, désigne l'emplacement d'une crypte où la tradition situe deux évènements, le martyr de Saint Denis (premier évêque de Paris) au 3ème siècle et le "vœu de Montmartre" fait le 15 aout 1534 par Ignace de Loyola et 6 étudiants qui fondèrent l'ordre des Jésuites.



Entrée de la Crypte N° 29
"vœu de Montmartre"

Nous quittons la crypte et nous arrivons devant le square Louise-Michel. Il a été créé en 1927 et s'étend tout le long du relief de la Butte Montmartre. Il est fort prisé des touristes du fait de la vue panoramique qu'offre le parc.

Vue du square Louise-Michel

Nous contournons le parc et passons à côté de la Halle Saint-Pierre, structure métallique, construite en 1868, dans un style rappelant Baltard . C'est un musée et une galerie d'art, qui organise régulièrement des expositions et des festivals. Elle héberge une bibliothèque et un salon de thé.

Halle St Pierre n° 24
Basilique du Sacré-cœur N° 22
 Derrière la Halle St Pierre, nous commençons à monter. Cette rue a été ouverte en 1867 pour un premier tronçon et trois ans plus tard pour le second. D'abord, sous le nom d'escalier Sainte Marie, elle a pris le nom de Rue Paul Albert (un littérateur) en 1907. La Rue Ronsard la croise.

Rue Ronsard
Rue Ronsard
Avec ses escaliers "montants" (285 marches) nous arrivons sur le site du Sacré-cœur et de la Basilique. 

Du parvis et des terrasses, on jouit d'une vue étendue sur la ville de Paris.

Les toits de Paris (Pat Wolf)
Vue de la ville de Paris
La Basilique est en forme de croix grecque. Elle est ornée de 4 coupoles et son dôme atteint 83 m. Trois architectes se succèdent pour la réalisation du projet MM. Paul ABADIE jusqu'en 1884, Honoré DAUMET de 1884 à 1886 et Charles LAISNE qui termina la construction.

La Butte Montmartre a aussi été le lieu de martyr du premier évêque de Paris, c’était vers l’an 250...

Le missionnaire saint Denis, qui avait été envoyé par le pape évangéliser les Gaules, a refusé de renier sa foi et a été décapité sur le versant de la colline de Montmartre tourné vers Paris (certains auteurs indiquent toutefois que saint Denis aurait en fait été décapité sur l'île de la Cité, soit Lutèce à l'époque).

Saint Denis

La création de l’église au regard de cet événement est connue : saint Denis de Paris aurait ramassé sa tête qui roulait par terre en récitant des prières et après s'en être saisie et l'avoir prise dans ses bras, soutenu par des anges, il aurait marché jusqu'à la ville qui aujourd'hui porte son nom.
La Basilique du Sacré-Coeur N°22

Sur la façade, deux remarquables statues équestres (1927)  veillent, prêtes à s'élancer dans le ciel et les nuages.


Côté ouest, Saint Louis brandit l'épée, pointe vers le bas. 
 
Saint Louis (photo de Claudine)
Saint Louis (photo de Claudine)
Il est le seul roi de France qui ait été canonisé et avec le temps la légende s'est substituée à la vérité historique. Il est chargé, au seuil de la Basilique de représenter la Justice.

Saint Louis
La statue côté Est, représente Jeanne d'Arc, autre sainte emblématique de la France, récupérée par des mouvements nationaux de mauvais aloi. L'épée n'est pas retournée... Elle est prête à frapper l'Anglais et à le bouter hors de France.
Si Saint Louis représente la Justice, Jeanne est censée représenter ici, non pas la guerre mais la Sainteté.
Jeanne d'Arc
Intérieur du dôme (il y a presque 300 marches) (Pat Wolf)
Nous contournons la Basilique du Sacré cœur sur la gauche. 
en arrière de la Basilique, saisissant au passage, quelques petites décorations des murs.

Dans la Rue du Chevalier de la Barre nous découvrons l'église Abbatiale de St Pierre de Montmartre. Elle a été fondée au 12ème siècle par Adélaïde de Savoie (1100-1154), reine de France, épouse du roi Louis VI le Gros. 
Elle est connue comme Saint-Julien-le-Pauvre.
pour en savoir plus 

Eglise Saint Pierre N°2
l'arrière du sacré cœur vu du square de la Rue de Bonne

Au pied du campanile du Sacré-Cœur, un carmel a été implanté en 1928, pour accompagner la mission de la Basilique par une prière silencieuse.


Carmel
Sur le trottoir de droite de la Rue de Bonne c'est le ravitaillement.


Ravitaillement
Merci chef pour le petit vin chaud à la cannelle

 
Après cette petite halte, nous poursuivons la randonnée. Nous dépassons la Rue Saint-Vincent et descendons quelques marches à la Rue du Mont Cenis.


Depuis la Rue Mont Cenis, une échappée sur la ville de Paris, nous croisons aussi un château d'eau qui s'élève en tour élégante.

Château d'eau (photo de Claudine)
Château d'eau en haut de la Butte de Montmartre
Rue Mont Cenis
Rue Mont Cenis
Autrefois, le Cabaret Le Lapin Agile (1880) se nommait "au rendez vous des voleurs", puis "le Cabaret des Assassins" (1860) puis à "Ma campagne"
Il a été transformé en 1886 en auberge par une ancienne danseuse. Son nom remonte en un temps où il était tenu par le père Salze. Le caricaturiste André Gill en avait peint l'enseigne sur un volet. Un lapin debout s'échappant d'une casserole, coiffé d'une casquette de soie à trois ponts et tenant en équilibre une bouteille sur ses pattes de devant. Ce panneau n'était pas signé, on avait écrit au-dessous : Au Lapin Agile, un calembour reconnaissant (au lapin à Gill..) Le cabaret existe encore mais l'enseigne de Gill n'y est plus. Celle que l'on voit à droite des fenêtres du 1er étage est une copie.


enseigne : Le Lapin Agile
Au début du XXème siècle, se rencontraient, au Cabaret Le Lapin Agile, des musiciens, poètes, peintres et autres artistes alors méconnus, tel que Pablo Picasso, Utrillo, Braque, Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Dorgeles. Aujourd'hui, le cabaret cherche toujours de nouveaux talents de la chanson française.

Cabaret Le Lapin Agile Rue des Saules N° 8




Des vignes au milieu de Montmartre ? et oui c'est possible.
C'est l'une des curiosités les plus connues de la butte, le Clos-Montmartre, vigne qui se trouve le long des rues des Saules et Saint Vincent. Au 16ème siècle, les habitants du village étaient principalement cultivateurs-vignerons. Une guinguette a remplacé la vigne, puis le lieu est devenu terrain vague, asile des clochards. En 1933, la ville y planta 2000 pieds de vigne pour répondre à la demande de la société "le Vieux Montmartre" : c'est le "Clos Montmartre". Selon Gilles Guillet, grand-maître de la commanderie du Clos Montmartre, il n'en reste que 1762 pieds comprenant "les variétés les plus classiques des provinces viticoles de France, ainsi qu'une sélection d'hybrides vigoureux et fertiles".


Chaque année, à la mi-octobre, la vendange est faite par les personnels publics-vignerons du service des parcs et jardins de la ville de Paris.

Vignes de Montmartre N° 6
 Pour en savoir plus

Au 2 Rue de l'Abreuvoir, nous découvrons la Maison Rose de Maurice Utrillo. Né rue du Poteau en 1883 Maurice Utrillo est le fils de Suzanne Valadon, acrobate et modèle encouragée par Degas, Toulouse-Lautrec et Renoir à développer un puissant talent expressionniste. Après un premier internement à Sainte-Anne dès 1900, sa mère l'initie à la peinture sur les conseils des médecins. L'essentiel de son œuvre est une description des rues de Montmartre.
Cette rue appelée dès 1325 rue du Buc, servait à l’approvisionnement en eau de la population et à l’acheminement des chevaux et des bestiaux vers l’abreuvoir. 

Cette maison aux murs peints de rose a été rendue célèbre par le peintre Utrillo. Son tableau s’appelle « la petite maison rose » il a permis au peintre Montmartrois de se rendre célèbre. C’est aujourd’hui un restaurant. 


Maison Rose d'Utrillo (Aquarelle 01)
 Un peu plus loin, apparait une grande maison aux murs recouverts de lierre, dont l'entrée est gardé par deux aigles en plâtre. Elle se trouve dans la Rue de l'Abreuvoir. Mais qui habite ici ?
Il s'agit de l'ancienne demeure du Commandant Henry Lachouque (1883-1971), historien de Napoléon et de la grande guerre.



maison de pierres en haut à droite, un cadran solaire
Cette jolie maison de pierres offre aux regards, un curieux cadran solaire décoré d'un coq, avec la phrase humoristique "Quand tu sonneras, je chanteray".  
A vous d'interpréter selon vos préférences, la devise qui y est gravée. Le coq s'adresse à la cloche voisine du Sacré-Coeur, la célèbre Savoyarde pour la prévenir qu'à son signal il chantera. Au dessous du cadran se trouve une plaque à la mémoire d'un historien de Napoléon.

Cadran solaire datant de 1924

A 100 mètres de son ancienne demeure et à l'angle des Rue de l'Abreuvoir et Girardon, une petite place porte le nom de Dalida. Chaque année, plusieurs milliers de curieux viennent y voir son buste en bronze signé par le sculpteur Aslan et installé en 1997. Elle s’appelait Yolanda, ou Delila sur les rives du Nil, ou encore « Bambina » dans le cœur de ses fans.
Dalida fut Montmartroise de 1962 à 1987. Souvent lors des enterrements de vie de garçon, on donne comme épreuve d'aller interpréter une de ces chansons, à côté de son buste.

Place Dalida N° 10
Buste de Dalida
 Place Dalida

Un peu plus loin, nous arrivons à l'allée des Brouillards. C'est assurément un des noms les plus poétiques de la butte et un des endroits les mieux préservés.
Les touristes sont de plus en plus nombreux car après avoir touché les seins de Dalida (voilà pourquoi l'usure de la couleur à ces endroits), ils ne peuvent qu'être attirés par cette allée ombragée et mystérieuse qui échappa à la démolition en 1922. Le propriétaire, un certain Perrot était alors Président du Vieux Montmartre et il obtint l'annulation de cette jonction.



Au 17ème siècle, il n'y avait à cet endroit qu'une simple ferme fournissant du lait aux Parisiens. Le lieu fut transformé en bal puis, en 1772, le marquis Jean-Jacques Lefranc de Pompignan racheta les ruines du moulin et son domaine environnant pour y construire une folie, blanche bâtisse au fronton triangulaire, qui prendra le nom de château des Brouillards. 
En 1850 on en supprima les communs et l'endroit fut quelque peu laissé à l'abandon. Le château fut restauré en 1926 par son propriétaire pour échapper à un projet de destruction de la Ville de Paris.

 

Caché par des arbres, à l'angle des Rue Girardon et de l'Abreuvoir, on remarque une grande maison. Il s'agit du château des Brouillards. Son nom vient de la vapeur d'eau qui s'échappait des sources qui, autrefois, affleuraient à la surface et noyaient le paysage dans un manteau de brume.

Le château des Brouillards, ancienne demeure d'Auguste Renoir



Poursuivons la balade et quittons cet endroit, plus loin, se trouve la place Marcel Aymé.
 La place Marcel Aymé est à la jonction de la rue d’Orchampt et de la rue, de l’avenue Junot , de la rue Girardon et de la rue des Norvins où Marcel Aymé a longtemps habité.
Là une statue surgit d’un mur de pierres.  C’est le "Passe-Muraille".


Originaire de l’Yonne, Marcel Aymé a passé une bonne partie de sa vie à Montmartre, rue Norvins. Il a donc situé la plus grande partie de ses romans dans ce quartier.
 Dans la nouvelle intitulée « Le Passe-muraille », Dutilleul, modeste employé de bureau au ministère de l’Enregistrement habitant à Montmartre, découvre un soir qu’il a le pouvoir de traverser les murs. Il se sert d’abord de cette faculté pour se venger d’humiliations au bureau, puis commet des cambriolages et devient un homme riche, avant d’être jeté en prison et… de s’en évader ! Tombant amoureux d’une jolie femme croisée rue Lepic, il traverse les murs pour la retrouver au nez et à la barbe du mari jaloux, jusqu’au jour où perdant son don, il reste définitivement figé à l’intérieur d’une muraille, rue Norvins …
Jean Marais, acteur français et sculpteur, a immortalisé le passe-muraille en 1989 dans le mur devant la maison de Marcel Aymé.

Le passe-muraille N° 14

La position de la main voudrait dire "aidez-moi à finir de traverser le mur !

 L'ancien réservoir de Montmartre, Rue Lepic, ne manque pas d'étonner les touristes qui, partis du bas de la Butte, atteignent le cœur du village et la rue Norvins. Il a été édifié en 1835 et il est orné d'une fontaine renaissance. Il est abandonné en 1930 et restauré en 1969. Il est le siège de la Commanderie de Clos Montmartre.

Ancien réservoir côté rue Lepic (Wikipédia) N° 18
Reservoir et fontaine 

 Le réservoir, côté Norvins.
Il monte la garde, entre la rue Norvins (face à la Folie Sandrin) et la place Jean-Baptiste Clément (haut Lepic). Il est là depuis 1835. Les sources de la Butte se tarissaient et il était urgent d'assurer aux villageois un approvisionnement correct en eau. Le réservoir fut donc construit, à cet emplacement idéal, un des points les plus élevés de Montmartre.
Aujourd'hui il abrite des expositions de peinture ou de sculpture.


La Rue des Norvins, c'est l'artère principale du vieux village et le passage obligé des meutes touristiques. Elle relie la place du Tertre à l'avenue Junot.

Autrefois rue Traînée, située entre la rue du mont Cenis et la rue des Saules ; puis rue des Moulins entre la rue des Saules et la rue Girardon . Cette voie est indiquée sur le plan de Jouvin de Rochefort (1672). La rue Traînée avait aussi porté le nom de rue Trenette.
La rue porte le nom de Jacques Marquet, baron de Montbreton de Norvins (Paris, le 18 juin 1769 - Paris, le 30 juillet 1854), auteur d'une Histoire de Napoléon 1er. (Wikipédia)

Rue Norvins
 Découvrez cette rue (cartes anciennes)

Titis ou ch'tis ?
 Des cafés, des buvettes et, bien sûr, des artistes : la place du Tertre est très emblématique du quartier. Elle correspond au centre de l'ancien village de Montmartre. 
Le n° 3 était en 1790 le siège de la première mairie de la commune de Montmartre. Elle abrite aujourd'hui l'association des P'tits Poulbot fondée par le dessinateur Francisque Poulbot.






Place du Tertre (Photo de Corinne) N° 1
 Nous faisons le tour de cette belle place carrée, remplie de chevalets. 
On y trouve des terrasses de café mais aussi une superbe galerie d'art, la Galerie Montmartre, dotée de chefs-d’œuvre signés Picasso ou Dalí.
C'est également ici que se situe le vieux restaurant "A la mère Catherine" fondé en 1793 ! En 1814, les troupes russes venues occuper les lieux à la fin du Premier Empire y firent souvent entendre le mot "bistro" (signifiant "vite") qui entra bien vite dans le vocabulaire français ...


le restaurant "A la mère Catherine"
 Depuis un arrêté du 26 février 1867, la petite église Saint-Pierre de Montmartre, honore la mémoire du diacre Saint-Eleuthère qui fut martyrisé près de cette rue, avec son compagnon Saint-Denis. Elle est la plus ancienne église de Paris. Elle est le vestige de l'Abbaye Royale fondée en 1133 par Louis VI le Gros et sa femme Adélaïde de Savoie.
Elle est plutôt sombre et très sobre, imprégnée d'une grande atmosphère de recueillement. 
Cela n'en rend que plus frappants ses vitraux chamarrés aux dessins très modernes. 
En passant, n'oubliez pas de toucher le pied de la statue de Saint-Pierre : bien qu'il ne soit pas aussi usé que son homologue romain, il est certainement doté des mêmes vertus.


Église Saint Pierre N° 2

Fontaine Wallace de la Rue St Eleuthère
Entre la rue Azaïs et la partie méridionale de la rue Saint-Eleuthère, on peut voir le jardin des Arènes de Montmartre (1941) et le Square Nadar. Il y a dans ce dernier une statue du Chevalier de la Barre. 



Une plaque sur son socle indique :
"Au chevalier de La Barre, supplicié à l'âge de 19 ans, le 1er juillet 1766 pour n'avoir pas salué une procession".Dès 1769, Voltaire s'était indigné dans le Dictionnaire philosophique du sort réservé a
ce jeune homme : 

"Lorsque le chevalier de La Barre fut convaincu d'avoir chanté des chansons impies, et même d'avoir passe, devant une procession de capucins sans ôter son chapeau, les juges d'Abbeville ordonnèrent, non seulement qu'on lui arrachât la langue, qu'on lui coupât la main, et qu'on brûlât son corps à petit feu, mais ils l'appliquèrent encore à la torture pour savoir combien de chansons il avait chantées, et combien de processions il avait vues passer, le chapeau sur la tête." 
Après lui avoir broyé les os et tenaillé les chairs, il fut conduit à l'échafaud et décapité. (cosmovisions.com)

Le Chevalier de la Barre
Dans ce quartier où ont été groupés des noms de sculpteurs, un décret du 10 février 1875 donna le nom du sculpteur Denis Foyatier  à cette rue, qui est en fait, une longue volée d'escaliers (222 marches). Elle est longée sur son côté est, par le funiculaire de Montmartre (le trajet dure 1 minute 30 secondes).

Rue Foyatier


Funiculaire
Au numéro 56, à l'intersection de la rue des Trois-Frères et de la rue Androuet se trouve l'épicerie fine "Au Marché de la Butte", fruits-légumes-crèmerie où l'on a tourné le film "le fabuleux destin d'Amélie Poulain". L'épicier dit aussi "Maison Collignon", un certain Ali, a vu son affaire décoller suite au film.
L'épicerie est tapissée d'articles de Presse au sujet du succès du film et de son retentissement sur le quartier de Montmartre.



Sur la vitrine un article de presse sur le film d'Amélie Poulain
Maison Collignon ou marché de la Butte
Sur la Place Emile Goudeau, se trouve un immeuble qui porte un drôle de nom c'est le Bateau-Lavoir. 

A l'origine, il était occupé par une manufacture de pianos.  En 1830, cette maison fut fermée  suite à un affaissement de terrain et remplacée par une guinguette en 1860. Elle est construite en grande partie en briques et en bois sur le flanc d'une carrière éboulée. Elles est compartimentée en petits logements d'une pièce et répartis de chaque côté d'un couloir rappelant les coursives d'un paquebot. Ce serait l'origine du nom de bateau. Pour lavoir, ce nom ne lui a été donné que par ironie par Max Jacob. La maison ne comportait qu'un unique poste d'eau. En 1889, le propriétaire fait appel à un architecte pour la transformer en atelier d'artistes. Avant de prendre le surnom Bateau-Lavoir on l'appelait la maison du trappeur.
C'est ici qu'est né le cubisme. Les ateliers ont abrité Picasso, Van Dongen et Modigliani. Les demoiselles d'Avignon ont été peintes ici.


Bateau Lavoir N° 17
A deux pas de la Place du Tertre, sur les hauteurs de Montmartre, une grille s'ouvre sur ce passage ignoré qu'est la Rue d'Orchampt.
Cette voie s'appelait rue Barthélemy avant de recevoir son nom actuel.
Derrière les hauts murs, un hôtel particulier de style 1900. C'est la maison de Dalida. Elle y a vécu pendant 25 ans. C'est dans cette maison qu'elle se suicida dans la nuit du 2 au 3 mai 1987 en avalant une forte dose de barbiturique. 

Plaque de Dalida 1962-1987

Maison de Dalida N° 16
La rue d'Orchamps débouche vers le haut de la rue Lepic, en face du Moulin de la Galette.
C'est le seul moulin en état de marche de Paris. Il est intégré à une résidence privé et il n'est pas accessible. On le trouve mentionné pour la première fois en 1622, sous le vocable du moulin du Palais. En réalité, il est constitué de 2 moulins, le Blute-fin et le Radet qui fut construit en 1717. Ce dernier fut transformé en guinguette les dimanches et jours fériés, prenant le nom de La Galette. En 1870, le propriétaire de Blute-fin y ajouta à son tour une guinguette et baptisa le tout Moulin de la Galette, le voisin ayant fermé. En 1915, les amis du vieux Montmartre le sauvèrent de la destruction et il fut déplacé, en 1924, à l'angle de la Rue Girardon et de la Rue Lepic. Les ailes ont été rénovées en 2001.


Moulin de la Galette N° 15
Moulin de la Galette

Il a abrité un bal rendu célèbre par le tableau de Renoir. Par ce tableau, Renoir nous offre un précieux témoignage de Paris gai et frivole de son époque, qu'il affectionne, dont il aime peindre les femmes élégantes, les gracieuses jeunes filles, les jolis enfants, les arbres, le soleil, la bonne humeur...
Lors de la réalisation de ce tableau, il habite Montmartre, un village encore, qui a gardé certains aspects champêtres tout en attirant des artistes. 
La Butte Montmartre n’a alors aucune renommée. On y trouve des moulins, dont le moulin de la Galette. A cette époque, c’est un café de plein air, l’une de ces nombreuses guinguettes où des gens du quartier, des canotiers, des artistes, des étudiants viennent danser le dimanche et manger des galettes. L’orchestre joue sur une estrade que l’on voit au fond du tableau à gauche, sous les globes de l’éclairage au gaz. Le bal commence à quinze heures de l’après-midi et dure jusqu’à minuit. 



 La mire du Nord est un monument servant de point de repaire qui se trouve dans la résidence privé du Moulin de la Galette. On y trouve l'inscription suivante  : "l'an MDCCXXVI cet obélisque a été élevé par ordre du Roy pour servir d'alignement à la méridienne de Paris du côté Nord. Son axe est à 2931 toises 2 pieds de la face méridionale de l'observatoire"

Face ouest de la Mire du Nord (Wikipédia)
 
Face sud (Wikipédia)
L'incontournable café des deux moulins se situe  Rue Lepic. 
C'est un café-brasserie qui a été rendu célèbre en 2001 par le film de Jean-Pierre Jeunet "le fabuleux destin d'Amélie Poulain". Amélie travaillait comme serveuse.
Le café doit son nom aux deux célèbres moulins à proximité, le Moulin Rouge sur la place Blanche et le Moulin de la Galette un peu plus haut dans la rue Lepic.




Nous sommes revenus au point de départ. Nous reprenons le Boulevard de Clichy et passons devant le Moulin rouge mais il fait nuit et le Moulin Rouge est maintenant éclairé.
Il est rendu célèbre par le French-Cancan et le peintre Toulouse Lautrec qui y trouvait ses modèles : Valentin le Désossé, la Goulue, Nini Pattes-en-l'air. 
C'est toujours une des plus belles revues Parisiennes.


L'histoire du Moulin Rouge :

Il fut ouvert le 5 octobre 1889 par Charles Zidler.
Le Tout Paris, les artistes et le demi-monde s'y retrouvaient.
Les ailes rouges au dessus de l'entrée sont le fruit du travail d'Adolphe Willette, un célèbre décorateur.



Moulin Rouge (photo de Claudine)
Nous continuons dans la rue des Batignolles et passons devant la Mairie du 17ème. Cette rue fut la principale artère de la commune de Batignolles, classée dans la voirie parisienne par un décret du 23 mai 1863. 
Elle s'est appelé Rue de l'église en raison de la proximité de Sainte-Marie des Batignolles et rue de l’Hôtel de Ville en raison de la mairie qui était dans cette rue. Elle porte le nom depuis le 20 juillet 1868.

Mairie du 17ème (Wikipédia)
Nous arrivons à la Place du Docteur Félix Lobligeois et contournons l'église Sainte-Marie des Batignolles
La construction de cette église a commencé en 1828, sous la direction de l'architecte Jacques Molinos, grâce à des dons de Charles X  et de la duchesse d'Angoulême.


Eglise Sainte Marie de Batignolle (wikipédia)
L'église à la forme d'un temple grec (Wikipédia)
intérieur de l'église (Wikipédia)
Gros plan sur l'autel (Wikipédia)
Nous voici revenus à notre point de départ (la Porte de Clichy). 
Face au gymnase Léon Biancotto, notre bus est déjà là. Il est 19 h et c'est déjà pour nous le retour dans le Pas de Calais. Cette journée est vraiment passée trop vite mais que de bons souvenirs...

Les photos 

la Butte de Montmartre 


voyager en métro sans bouger de chez soi c'est possible 

Merci  au Gollot-Familal pour cette visite bien sympathique et enrichissante.
Grâce à vous, nous avons découvert des aspects de Paris que nous ne connaissions pas bien.

Un dernier mot, avant de fermer cette page, j'aimerai si des personnes ont fait des photos qu'elles les partagent avec nous. Merci et à bientôt.
 
Histoire du Funiculaire à Montmartre


































2 commentaires:

  1. >Tout simplement passionnant !!!!Je félicite et remercie Christiane de par ses recherches qui m ont re-transporté à Paris Montmartre en lisant et je lui dis BRAVO....
    A quand la prochaine rando ....!!!!!!De plus, j ai eu le plaisir de rencontrer Christiane avec qui j ai parlé de St Antonin Noble Val que j aime tant.........
    A bientôt pour de belles randos comme celle-ci .................Claudine

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    1. Bonjour Claudine,
      Merci pour ton message. Pas de problème pour les randonnées, on te préviendra en temps et en heure à moins que tu veuilles nous rejoindre.
      Bises et à bientôt.Passes de Bonnes Fêtes de Fin d'Année.
      Christiane

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