samedi 28 juin 2014

Ledinghem le 26 juin 2014

Ledinghem est un village du canton de Lumbres. A quelques kilomètres de Nielles les Bléquin, Ledinghem est traversé par la rivière "Le Bléquin".




Ledinghem est écrit Ledinghem villa en 948. C'est le nom très exact, avec la redondance latine villa, qui exprime l'idée déjà exprimée par hem. 
En 1240 on écrit Ledingheham, transposition des voyelles a et e. 
En 1698 on lit Eldinghem, curieux spécimen de la prononciation de ce pays : el pour le.

Le nom de la commune Ledinghem viendrait de la terminaison germanique "ingaheim" signifiant " la maison des gens de". Il s'agirait donc au départ, comme beaucoup de villages, du nom d'une famille résidant là, ici les gens de Liedo ou Lido.
Selon une autre explication Ledinghem voudrait peut être dire "la maison des descendants de Leudihari", l'armée du peuple en germanique. 

 Les hameaux sont : Maisnil-Boutry, Beaumont , Galopin, Neuf manoir, La Bouchoy, le Moulin de Breucq, ou Le Breu.



Le hameau de Beaumont, d'origine médiévale antérieure au XIIème siècle, est le nom d'une ancienne grange de l'abaye de Clairmarais. Autrefois, existait également la "cour-de-Beaumont", liée à l'existence d'une grange cistercienne en activité dèsl e XIIème siècle. La cour est évidemment la ferme, de "Cortem". 
Le terme "mont" désigne une hauteur, terme explicite par lui même. Il existe une forme ancienne de Belmont, plus conforme au vocabulaire du Moyen-Age (comme Philippe le Bel). Le nom de beau serait plus récent
Beaumont serait alors une déformation récente de "Bilimund" du nom d'un homme germanique franc ou saxon.

Le Galopin, lui aussi de l'époque médiévale, a par contre une origine obscure.

Maisnil-Boutry, hameau situé sur la chaussée Brunehaut, provient du terme "maisnil" du "masionum", la petite maison ou petite ferme. Le second terme Boutry, est un nom de famille bien connu au XIIème et XIIIème siècle, venant du gaulois "bot", enflé obtus. Un esprit boutre est un esprit arrondi, obtus (contraire de aigu), comme un outil boutre, c'est à dire non aiguisé.
Boutry est le patronyme d'une famille aristocratique qui possédait de nombreux biens dans l'Audomarois. Les Boutry étaient des seigneurs de Bomy. On les trouve effectivement dans des actes relatifs à des terres proches de Thiembronne et Ledinghem.


Enfin, le hameau de Neufmanoir, "Novus Manerium" en 1239, signifie le nouveau manoir, la nouvelle ferme. Loin de ces études étymologiques, les anciens du village disent que le nom de Neufmanoir vient du fait que, autrefois, il y avait neuf ferme dans ce hameau.
(indépendant du 14 mars 2003)


 Les villes et villages proches de Ledinghem sont :Bléquin (62)  à 0.98 km de Ledinghem, Vaudringhem (62)  à 2.29 km de Ledinghem, Nielles-les-Bléuin (62)  à 3.11 km de Ledinghem, Campagene-les-Boulonnais (62) à 4.03 km de Ledinghem, Senlecques (62)  à 4.26 km de Ledinghem

Vidéo :



Un circuit de 12,8km que nous a fait découvrir Denis :


Les participants : 14 au total

Zeki
Véronique et Denis notre guide
Jean-Paul
Christelle
Juliette
Bernadette
Colette
Annick

Bénédicte et Charles-Henri
Jérôme

Gérard et Charles-Henri
Princesse et Penny

 Le début de la balade se fait à la mairie. 


Nous longeons la rue principale en direction du Hameau du Neuf manoir et au premier croisement, nous prenons à gauche en direction du hameau le Beaumont.


Après une montée assez raide, nous sommes récompensés par une vue splendide de la vallée du Maisnil. 
Le bon air est parfumé mais pas forcément au Chanel 5 (si vous voyez ce que je veux dire).

Le groupe se rassemble après une dure montée
Véronique et Denis
la vallée du Maisnil.
Nous coupons à travers champs et longeons le Val Lemoine.



Nous prenons la rue Profonde et arrivons au hameau de Maisnil-Boutry.





Nous nous dirigeons vers Vaudringhem et nous découvrons la vallée Jean Clerc et les Vaux.

Jean-Paul et Christelle
Véronique et Jean-Paul
Nous faisons l'attraction d'un troupeau de vaches
Jean-Paul, Jérôme et Christelle
Champ de fèves
Fève D’Aguadulce Supersimonia
 La culture des fèves est facile et très intéressante. Elle est cultivée comme légume sec depuis l'antiquité pour ses valeurs énergétiques. On la consomme essentiellement fraîche, (à la croque au sel) aujourd'hui, pour ses vertus gustatives. Ce sont des légumineuses qui vont naturellement enrichir la terre en azote et améliorer la structure du sol.

Véronique, Bernadette et Denis

Jean-Paul, Bénédicte et Zeki
Christelle, Juliette et Jérôme, Princesse et Penny

la vallée Jean CLerc
Jean-Paul
Zéki
la vallée Jean Clerc
Nous nous sommes égarés et partis trop loin. Denis est parti en éclaireur pour voir si on ne peut pas rattraper le sentier. Tout le monde attend sur le chemin.



Denis
Charles-Henri, Colette, Gérard, Annick

Nous sommes passés à côté du chemin sans nous en rendre compte car il a disparu sous de hautes herbes.
Nous coupons donc à travers champs pour retrouver notre parcours.

Bénédicte et Charles-Henri
Colette dans un champ de maïs

 Nous voilà enfin sur le bon chemin. Ce ne fut qu'un petit détour à travers les champs de maïs.



Juliette
Annick
Christelle et Penny
  
Des plaines et du vert à perte de vue...

 Les collines et les vallées s’enflent et s’abaissent en ondulations magnifiques. Sur les hauteurs on a des spectacles immenses. A perte de vue des étages de champs et des prés cousus les uns aux autres ; de grandes plaines rousses, de grandes plaines vertes, des clochers, des villages, des bois...(Victor Hugo)
Vert pâturage occupé par des troupeaux

« Vallon, j’ai bien souvent laissé dans ta prairie
comme une eau murmurante errer ma rêverie. » (Victor Hugo)




Zeki et Denis
Véronique
Gérard, Bernadette et Bénédicte
 La route descend, tout change, on est dans le petit, dans le limité, dans le charmant . (Victor Hugo)

  
On passe près d’une haie d’où sortent comme des doigts crochus, ces racines qui empoignent si bien la terre. (Victor Hugo)



Princesse à côté de Jérôme, Christelle avec Penny et Juliette
Denis, Jean-Paul et Zéki
Gérard, Annick et Colette

Arrivés à Vaudringhem, nous prenons la Rue du Brulé et la Rue du Bois en direction de Floyecques.

On connait peu de chose sur l'origine de la commune de Vaudringhem
On la trouve mentionné au IXème siècle sous le nom de "Waldringahem" terme germanique qui signifie maison ou village de Waldahari. 
De là, sans doute le nom des habitants du village, les waldringois.
Dès 1630,  sur les premiers registre paroissiaux la commune apparaît déjà sous le nom de Vaudringhem, changement sans doute dû à une évolution naturelle de la langue et de la prononciation.
Vaudringhem est un petit village, perdu dans la vallée du Bléquin, rivière qui sert de frontière avec Nielles-les-Bléquin.
Vaudringhem fut sous la coupe d'un petit seigneur, Antoine Joseph de Hanon. On peut d'ailleurs voir la butte féodale , au milieu d'une pâture où se trouvait une grande maison, demeure du seigneur. (indépendant du 29 juin 2001)




Une boule mystérieuse à l'horizon.
Contrairement à ce que beaucoup croient, cette grande tour surmontée d'une boule que l'on aperçoit en empruntant la chaussée Brunehaut n'est pas un château d'eau.. Il s'agit en fait d'un radar, utilisé pour la navigation aérienne civile. Son rôle est de détecter à 300 km à la ronde tous les avions longs courriers, bien plus nombreux que l'on pourrait croire, à chaque minute au-dessus de nos têtes.  En moyenne 320 avions sont visibles sur les écrans au même moment mais le chiffre peut monter jusqu'à 500 engins en même temps...
Entièrement automatisé, le radar est géré depuis le centre de contrôle de Reims, où sont transmises toutes les informations. La station étant inhabitée, l'équipement électronique est totalement doublé, pour permettre un relais en cas de panne et laisser plus de temps aux équipes de Reims pour intervenir. Le délai d'intervention maximum est d'environ 48 heures. Le bâtiment au rez-de-chaussée comprend toute la partie énergie et notamment un groupe électrogène de sécurité en cas de problème électrique. 
Grâce à l'autonomie de tous ces équipements, la présence humaine n'est utile en moyenne qu'une fois par mois.
Quant aux éventuelles tentatives d'intrusion, elles sont également immédiatement détectées depuis Reims où le centre de contrôle se charge de prévenir la gendarmerie la plus proche.
(indépendant du 29 juin 2001)

Un château d'eau ? non un radar...


Nous arrivons au hameau de Floyecques. 

Le hameau de Floyecques, qui est aujourd'hui presque rattaché au centre du village, est apparu après les hameaux de Drionville  et de Maisnil-Boutry (époque gallo-romaine) vers 400 ou 500 ans. On peut voir sur d'anciens plans , datant de 1850 environ, que toutes les maisons étaient alors construites le long d'un ruisseau, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle. 
(indépendant du 29 juin 2001)


Clair Val à Floyecques
Un beau cheval blanc ou une licorne ?


Leur première marche avec notre groupe à l'air de bien se passer et ça fait plaisir à voir.
En botanique la doche c'est le Rumex obtusifolius, son nom commun est patience à feuille obtuse.
 http://miniherbarium.canalblog.com/archives/2010/05/16/17909692.html

autoportrait à travers le miroir
On va me dire que c'est le plus simple de se "prendre" à l'aide d'un miroir....
Peut-être, mais je ne suis pas certaine de ça..
Est-ce un clin d’œil à l'acte de se regarder soi même?
Qu'en pensez vous? Avez vous déjà essayé de vous autoportraitiser ?

Enchevêtrement de branches
Silène dioïque ou compagnon rouge
 Les fleurs de cette plante ne s'ouvre que dans la journée. Les prairies peuvent se couvrir de ces fleurs qui leur donnent une belle teinte rouge-violet.

chemin de campagne bordé de champs de blé

 Ce champ sent bon les vacances et l'été qui se profilent à l'horizon...

Champ de blé
les orges commencent à blondir
blé barbu ou orge
C'est à peine si on distingue le sentier qui est caché par la végétation.





Nous retrouvons le goudron. En traversant le Bléquin sur un petit pont de pierres on aperçoit une chute d'eau. C'est le moulin de Broeucq.

Le moulin de Broeucq

On ne sait pas de quand date exactement la construction du moulin de Broeucq, aujourd'hui propriété de Paule Banquart.
La seule chose de sûre est qu'une demande d'autorisation a été faite en 1856 pour en faire une usine de fabrication de papier.

Vers 1921, Monsieur Auguste CHOCHOY rachète le moulin à papier et le transforme en moulin à farine et à mouture pour l'alimentation du bétail. Cette activité s'est poursuivi jusqu'en 1958.
Aujourd'hui, tout le système est encore en place mais se dégrade petit à petit au fil du temps. Véritable patrimoine local, le moulin de Broeucq, s'il était rénové ferait sans aucun doute le bonheur des amateurs de vacances en gite rural.
(indépendant 14 mars 2003)



Durant des années, la population venait au moulin de Broeucq moudre sa farine

 
Un cygne majestueux se laisse emporter par le courant
 http://www.dinosoria.com/cygne-muet.html



Nous quittons la Rue Principale de Ledinghem et tournons à gauche en direction de Bléquin.

Un historien local de 1789 situe le village : "sur le versant Est de la petite chaîne de montagnes qui séparent le Boulonnais et l'Artois"
Le Bléquin prend sa source pour se jeter dans l'Aa à Lumbres. Le ruisseau, qui a donné son nom au village, est omniprésent dans l'histoire du village.

Le Bléquin
Depuis des siècles, il coule et emporte avec lui ses secrets. De l'histoire locale, on sait le grand nombre de seigneurs qui se sont succédé dans les deux châteaux qui existaient à Bléquin.
On apprend également que la commune de Bléquin, sous la protection royale grâce au seigneur de Bernieulles, propriétaire du village, fut épargnée des guerriers ravageurs et pilleurs.



Elevage de Dindons
 Connaissez vous les cris des animaux : Quel est le cri du dindon ?

Leçon de vocabulaire sur le cri des animaux
  J'ai retrouvé chez un bouquiniste un livre tout simple, un de ces livres dits régionalistes (passéistes diront certains) qui, dans un français hors du commun tellement il est précis, imagé, juste… en un mot poétique…, conte, décrites par un passionné, des "scènes de la vie en Limousin et en Périgord vert". Ce passionné, ancien instituteur puis Député du Val de Marne, c'est Fernand Dupuy, enfant du Pays.
Ecoutez-le, ce vieil instit, donnant à ses petits enfants une leçon de vocabulaire sur les cris des animaux :


"Tu le sais, bien sûr depuis longtemps, le coq chante, cocorico, la poule caquète, le chien aboie quand le cheval hennit et que beugle le bœuf et meugle la vache, l'hirondelle gazouille, la colombe roucoule et le pinson ramage. Les moineaux piaillent, le faisan et l'oie criaillent quand le dindon glousse. La grenouille coasse mais le corbeau croasse et la pie jacasse.
Et le chat comme le tigre miaule, l'éléphant barrit, l'âne braie, mais le cerf rait. Le mouton bêle évidemment et bourdonne l'abeille. La biche brame quand le loup hurle.
Tu sais, bien sûr, tous ces cris-là, mais sais-tu ? Sais-tu ? Que le canard nasille – les canards nasillardent ! Que le bouc ou la chèvre chevrote. Que le hibou hulule mais que la chouette, elle, chuinte. Que le paon braille, que l'aigle trompète.
Sais-tu ? Que si la tourterelle roucoule, le ramier caracoule et que la bécasse croule, la perdrix cacabe, la cigogne craquète et que si le corbeau croasse, la corneille corbine et que le lapin glapit quand le lièvre vagit. Tu sais tout cela ? Bien. Mais sais-tu, sais-tu ? Que l'alouette grisole, tu ne le savais pas.
  Et peut-être ne sais-tu pas davantage que le pivert picasse. C'est excusable ! Ou que le sanglier grommelle, que le chameau blatère et que c'est à cause du chameau que l'on déblatère ! Tu ne sais pas non plus peut-être que la huppe pupule. Et je ne sais pas non plus si on l'appelle en Limousin la pépue parce qu'elle pupule ou parce qu'elle fait son nid avec de la chose qui pue.
  Qu'importe ! Mais c'est joli : la huppe pupule ! Et encore sais-tu ? Sais-tu que la souris, la petite souris grise, devine ! La petite souris grise chicote. Avoue qu'il serait dommage d'ignorer que la souris chicote et plus dommage encore de ne pas savoir, de ne pas savoir que le geai, que le geai cajole ! Sais-tu que la mésange zinzinule! Comme la fauvette d'ailleurs."

"L'Albine" de Fernand Dupuy chez "Fayard
Nous quittons la rue Cathoire et nous dirigeons vers la route de Ledinghem. 
Il ne nous reste plus que quelques kilomètres avant d'arriver au point de départ. Nous apercevons au loin, le clocher de l'église Saint-Folquin de Ledinghem.

L'église St Folquin
L'église St Folquin
 Cette église est dédié à Saint-Folquin. La tour enferme une cloche provenant de Bléquin, par échange fait avec le sieur Roland, commissaire au district de Saint Omer, lors de l'enlèvement des cloches le 16 février 1794. Cette cloche pèse, dit-on, 1100 livres. Elle date de 1728 et porte le nom de Charlotte.

Les seigneurs de Ledinghem :

De nombreux textes pourraient permettre une étude assez importante de la seigneurie de Ledinghem, surtout à compter de la fin du XIIème siècle. Des transactions en nombre ont eu lieu à cette époque, essentiellement en relation avec l'abbaye de Clairmarais.
Le hameau de Beaumont s'est developpé autour d'une ferme appartenant à cette abbaye. A Beaumont existait également une ancienne maison des templiers, à 200 mètres de la chaussée Brunehaut, comme le rappelle la toponymie, lieu-dit la "templerie" où les patures ont un relief très tourmenté.
La famille de LEDINGHEM apparaît fréquemment à la fin du XIIème siècle. Un certain Eustache de LEDINGHEM en est alors le personnage principal. Il est sous la dépendance vassalique des seigneurs de Faukembergues, des châtelains de Saint-Omer, mais peu à peu l'emprise des sires de Seninghem se renforce.
En 1240, le sire Elnard de SENINGHEM fait hommage au comte d'Artois entre autre de la terre de Ledinghem.A la fin du XIIIème siècle, la terre de Ledinghem passa peut être dans la famille de CREQUY par Willaume de BLEQUIN. Cette terre passa au XVème siècle dans la famille de la MOTTE, puis dans celle de la HAYE.
Les nombreuses donations que reçut l'abbaye de Clairmarais de la part des membres de la famille de LEDINGHEM, ce à la fin du XIIème siècle furent également à la base d'une seigneurie.
Ledinghem paraît avoir une grande importance stratégique au début du XIIIème siècle. Il est possible que les intérêts de deux puissant lignage s'y soient alors opposés : Fauquembergues / Saint-Omer contre Seninghem.
Cette seigneurie qui appartenait à la famille de FERNACLES au XVIème siècle passa aux MAMETZ par l'alliance (3 juin 1753) d'Anne de FERNACLES avec Eustache de MAMETZ, par suite de quelques arrangements de famille. Elle appartenait à la fin du XVIIème siècle à Robert de RAULERS, petit fils de Catherine de MAIRE, dont la mère apporta Ledinghem à Jacques de LATTAIGNANT, dont les descendants portent le nom de cette terre.
(indépendant 14 mars 2003)

Les photos :


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