jeudi 25 septembre 2014

25/09/2014 Roquetoire le sentier de la vallée

Vidéo :






le circuit : 1e sentier de la vallée.




les marcheurs (au nombre de 10) : 
Une pensée pour Gérard et Véronique qui n'ont pas eu de chance et qui ont dû nous quitter prématurément.


Gérard et Véronique
Bernadette
Claudine
Marc
Marie Josèphe
Annick
Claude
Annie
Christiane
Christelle notre guide
Edwige

ainsi que nos compagnons de marche :



Pour décrire ce parcours, on pourrait transcrire les premiers vers du dormeur du val de Rimbaud. (1854 - 1891) Un trou e verdure où serpente la Melde.



C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
pour ceux que ça intéresse voici la suite :

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

C'est un parcours de 10 km tranquilles, à la portée de tous, par des chemins herbeux et des petites routes peu fréquentées que Christelle, notre guide, nous fera découvrir.

Nous débutons ce parcours sur la place du village. 



Nous empruntons la voie douce "Creuse Gabriel" récemment aménagé qui nous évite de passer sur la départementale et nous amène en direction de Quiestède par la jolie ruelle St Amour et par la Morande.





Notre Dame de St Amour à Roquetoire
Tableau de l'Ancienne Église à Roquetoire
le pèlerinage de notre dame de st amour fut très fréquenté pendant le 17 et le 18ème siècle. On y venait du Boulonnais de l’Artois et surtout des Flandres.
La chapelle fut démolie à la révolution mais la statue fut sauvée et on la vénère aujourd’hui dans l’église de Roquetoire.




le château de la Morande  à Roquetoire est une propriété privée
Détail d'une fenêtre du château de la Morande


Château de la Morande 1ère moitié du 18ème siècle :





 Château bâti pour le marquis de Lully au début du XVIIIe siècle puis acquis par Guillaume Marcotte, écuyer et secrétaire du roi qui prit le nom de seigneur de Roquetoire, ce sont toujours ses descendants qui en sont les propriétaires. Peu habité à partir de 1890, le château fut occupé par un état-major portugais  durant le  premier conflit mondial  puis loué à la baronne Dard dans les années 1920. Endommagé par les bombardements et les pillages de la deuxième Guerre mondiale, le château fut restauré en 1950 (le gros-œuvre uniquement). Depuis plusieurs  années, le descendant, M. Seydoux, a entrepris des travaux de restauration. Le matériau utilisé pour construire le château est la pierre blanche...



L'ancien zoo et les friches industrielles :

Au 19ème siècle, l'ancien châtlain possédait plusierus terres à l'emplacement du zoo. Après la dispersion des ses biens en 1830, une distillerie est construite.
En 1860, la famille VERLET ouvre une cartonnerie et fait construire une maison de maître à côté (existe toujours)
En 1900, l'ensemble est racheté par M. PIGOUCHE. Ce dernier fait construire des maisons ouvrières et des immeubles (un seul subsiste). Après son décès en 1939, ce sont ses neveux, les frères Le Doyen qui reprennent l'affaire. L'un exploite la cartonnerie, l'autre une scierie.
C'est une période très prolifique. En 1964, les frères sont en cessation d'activité, une SARL dont le principal dirigeant est maître LIMOUSIN, notaire, reprend le flambeau.
Souhaitant pratiquer une activité touristique sur les 3/4 des terres, M. LIMOUSIN fait ouvrir un zoo en 1973. Le reste est consacré à la cartonnerie. Le zoo est dirigé par M. LEURTHILLOIRE, il bénéficie d'une bonne renommée et accueille jusqu'à 18000 visiteurs par an.

En 1984, la cartonnerie et le zoo ferment définitivement et M. LEURTHILLOIRE décède. Ses enfants n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la gestion du site. En 1990, M. Le Doyen vend les 2 maisons à la commune. La maison de maître est racheté par M. JUDE en 1995 qui en fait un gite.



Historique de Quiestède :

Quiestède est un village sans histoire, mais avec de profondes racines.  Le nom de la commune viendrait du latin "quies-strare", qui signifie "se tenir au repos" et dont la racine est "quiétude".
Située sur la voie romaine qui rejoint Thérouanne à Cassel, le site était probablement un lieu de halte pour les légions de César lors de la conquête de la Gaule. 
Les premières traces de Quiestède datent du IXème siècle, alors que les moines de St Bertin, qui venaient de s'établir à Roquetoire commençaient à défricher la Morinie, couverte de forêts.
 Ce village a été la propriété du Comte d'Artois, puis fut réuni à la France sous Philippe-Auguste.
Rattachée à la Maison de Bourgogne, la région tombe aux mains de la Maison d'Autriche, puis de Charles Quint, qui détruit Thérouanne en 1553.
Sous Louis XIV, il y eut plusieurs sièges d'Aire dont le dernier date de 1710 et se caractérise par la reprise des terres aux Français par le duc de Malborough.
L'Artois est définitivement rendu à la France par le traité d'Utrechty en 1713. 
Mais revenons au village de Quiestède...
Atour de son église construite au 13ème siècle, le village forme une seule paroisse divisée en 2 agglomérations. 
Quiestède-le-petit avait son château fort et l'église et était composé des seigneuries de Rond, de Quiestède et de Laprée. Ce hameau était divisé en 2 cantons : la Sablonnière et les Croisettes.
Quiestède-le-grand, à 2 km de là, autour d'un marais communal de 14 ha, était constitué de 2 seigneuries, le Pont-à-Ham et le Quint de la Motterie. Cette localité plus peuplée, était divisée en 8 cantons (Devallée, le Patriquin, le Petit Cornet, les Cornets, le Durental, le Cauchendal, la chapelle de Notre Dame de Bonne Fin et Deloan).
Quietède-le-Petit dépendait du baillage de Thérouanne et Quiestède-le-Grand de celui d'Aire.
Aux états généraux d'Artois en 1739, Quiestède était représentée pour le Tiers-Etat par M.P. COLLART bailli de Quiestède-le-grand, pour le clergé par M.P.G. BOUNIER, curé de Quiestède et pour la noblesse par Dominique Jean-Jacques de LANCQUESAING, et celle du Quint de la Motterie, possédait par M. de PERCHEVAL  qui émigre, et dont tous les biens sont dispersés et vendus au district se St Omer.
La révolution change l'organisation municipale. Quiestède rattachée au canton d'Arques, fera partie du district de St Omer. Les biens de l'église furent vendus . L'église ne fut rouverte qu'après le concordat de 1802 et l'ancien curé de Crecques, M. CLECRET est nommé jusqu'à sa mort en 1819.
De 1819 à 1856, la paroisse devient l'annexe de Roquetoire. Quiestède fut érigé en paroisse le 10 mai 1856, après que l'église ait été remise en état et le presbytère reconstruit.
Pendant la 1ère Guerre mondiale, les armées alliées (anglaises et portugaises) occupent le village. Puis, lors de la Seconde Guerre mondiale, ce sont les Allemands qui font du château de Laprée le poste de commandement de V1 et V2.
A la fin de la guerre, Quiestède est libérée par les troupes polonaises après une bataille dans la côte du Pont à Ham.

(article dans l'indépendant du 24 janvier 2003 Céline RAULT)

Nous continuons dans la rue du Marais.

La liberté ça n'a pas de prix

Petit plus, la rencontre avec un chevreuil. 
Sans s'inquiéter le moins du monde, notre chevreuil s'est laissé prendre en photo et m'a laissé le temps d'armer mon appareil et de faire des prises de vue avant de disparaître dans un bosquet.




Un escalier nous amène dans un sous bois.



Le panneau de "la Vallée" a été enlevé.


Une question se pose : où aller.

Marc nous indique le chemin
Christelle, Annie et Marc consulte l'itinéraire.
Annick
Claudine et Edwige
 Après quelques hésitations, nous reprenons notre chemin.

 Sur notre passage, on peut observer des toiles d'araignée qui se sont parées de multitudes perles de rosée de différentes tailles.
Les toiles d'araignée sont faites de nanofibres de soie, protéine composée pour l'essentiel de glycine et d'alanine, deux acides aminés.
 toiles d'araignée révélées par la rosée du matin



Plusieurs cours d'eau irriguent la commune : La Melde qui se jette dans la Lys, la Becque qui passe par Cochendal et la Lauborne et qui se jette dans la Melde.


La Melde
A la sortie de Quiestède, nous rejoignons les bruyères à Racquinghem.



Le sentier est très mal entretenu, des ronces et des orties l'ont envahi. Il sera difficile pour les grands de se frayer un passage.

Christelle
Claude

A la sortie de ce sentier, se dévoile une magnifique vallée située sur le territoire de Roquetoire.




Marc


Christelle
Marie Josèphe et Claudine
Claude
Marc


Une nouvelle traversée de la Melde nous permet de rejoindre le village de Wittes



Nous sommes en bordure du village et nous nous en éloignons très vite.







Un cheval est intrigué par notre passage et se rapproche de la clôture.



Loin des tulmutes de la ville, nous découvrrons, à l'orée des champs, ce magnifique corps de ferme tout en briques.


signe runique sur une des façade de la ferme
Nous touchons au but. Devant nous se dresse l'imposante tour carrée de l'église de Roquetoire. Nous coupons à travers champs et contournons le cimetière.




Après avoir traversé la départementale D 197, nous prenons une ruelle dites aussi une voyette et découvrons un peu plus loin une petite chapelle. 




intérieur de la chapelle
Nous passons à côté du monument aux morts.


Nous sommes de retour au parking, tout près de l'église.

Église St Michel à Roquetoire
A la fin du parcours, la curiosité l'emporte et je décide d'aller voir cette église au clocher carré. Chance pour moi, elle est ouverte
Le spectacle est grandiose. Je vous laisse découvrir l'intérieur.


  L'histoire de l'église de Roquetoire est peu connue et malheureusement,il ne reste que peu de traces archéologiques pour en faire l'étude. Le bâtiment représenté sur les gouaches de Croÿ est décrit comme de style roman. Ceci n'est pas impossible en ce qui concerne le choeur et la nef qui peuvent remonter aux XIIème ou XIIIème siècles. En effet, une dalle gravée garde le souvenir de la fondation d'une chapelle latérale par les fréres Riewart en 1315. Cette chapelle fut complétée par une autre assurant une symétrie, sous l'impulsion d'Antoine de Berghe, Abbé de Saint-Bertin. Cet ancien édifice possédait également une tour formant un clocher sur base carré. dotée de contreforts diagonaux. La couverture en était assurée par un chemin de ronde muni d'un parapet et d'une flèche en pierre. L'église actuelle : L’église de style ogivale date de 1868, elle remplace l’édifice primitif de style roman. La nouvelle église a été entièrement reconstruite par les habitants selon la volonté du curé. En effet, bon nombre d’entre eux souhaitaient à cette époque rebâtir leur église selon le style néogothique plus en vogue à ce moment-là. La tour carrée est signe de force, la rosace fut offerte par la famille de Ranst de Berchem, propriétaire du château de la Morande. A l'intérieur, des séries de colonnes se rejoignent en ogives. Les vitraux restaurés en partie en 1998, les boiseries, les autels, le chemin de croix, la chaire sont remarquables. Depuis l’époque de Saint Louis, Roquetoire est placé sous le patronage de saint Michel qui fit jaillir une source durant une période de grande sécheresse. La fontaine Saint–Michel existe toujours et n’a jamais tari. Les principaux matériaux employés sont la brique et la pierre blanche. La tour carrée, en brique, est couronnée d’une balustrade et de quatre grands clochetons en pierre. En 1749, M. Alexandre Marcotte et dame Descamps d'Inglebert, son épouse, assistèrent, comme parrain et marraine, à la bénédiction que fit M. Prévost, curé de Roquetoire et doyen du district, d'une grosse cloche du poids de dix-sept cent soixante kilogramme, à laquelle ils donnèrent les noms d'Alexandrine Michel. C'est la belle cloche que possède encore la paroisse, et qui remplit le village et ses alentours de sa voix harmonieuse et sonore.
Source : Histoire d'une chrétienté depuis Jésus-Christ à nos jours par l'abbé Louis LEROY - 1871




les photos :

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Histoire de la commune :
http://www.roquetoire.fr/presentation/histoire.html 



Eglise St Michel :
http://roquestoriens.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=23