mardi 24 mai 2016

le 24 mai 2016 le sentier du marais à Tilques

Vidéo :


Le trajet : 6 km



Les participants : (10 marcheurs)

Gérard
Véronique notre guide
Michel et Irka
Claude
Marie-Josèphe
Marie Françoise
Christelle
Bernadette (merci Véronique pour la photo)
Christiane et Christine (merci Véronique pour la photo)
Au départ du Pont de la Guillotine, situé à un peu plus d'un kilomètre du centre du village de Tilques.  
Tilques aurait comme origine Tileck. "Ti" : habitation et "leck" : lac.
Le village de Tilques daterait de l'an 1000, à l'époque où les moines de Saint-Bertin ont creusé le marais.
Le premier canal de l'Aa, construit vers 1100, longeait la commune. Ce fut certainement une grande période de croissance pour Tilques et sa population.
Auparavant, on trouvait déjà des traces de vie sur l'emplacement actuel du village. La première communauté se serait installée vers le 4ème siècle, sous le Bas-Empire. Les invasions germaniques ont par la suite déstabilisé la période gallo-romaine et le village ne s'est réellement développé qu'après la naissance de la ville voisine de Saint-Omer. 
Par la suite, différentes pages de guerres se sont écrites à Tilques, notamment pendant la guerre de 100 ans. 
En 1380, le duc de Buckingham arrive à Tilques avec pour intention de prendre Saint-Omer. Son arrivée était attendue, il n'y aura finalement pas de combat, mais ce qu'on pourrait appeler "la pacifique bataille de Tilques"
Durant cette même guerre, en 1436, le château d'Ecou a été détruit par le duc de Gloucester.
Les guerres franco-espagnoles du 16ème siècle jusqu'à la prise de Saint-Omer en 1677, sont elles aussi passées par Tilques. 
Les français basés à Ardres, voulant prendre Saint-Omer, passent par Tilques, ramenant à Adres le seigneur d'Ecou mais échouant dans leur prise de ma cité audomaroise.
En 1638, les français font le siège de Saint-Omer, occupés par les espagnols. Ils incendient et pillent Tilques mais échouent à nouveau dans leur prise de Saint-Omer.
Enfin en 1677, année de la reprise de Saint-Omer, un régiment est basé à Tilques.
Durant les guerres plus récentes, comme la première guerre mondiale, de nombreux réfugiés sont venus s'installer à Tilques. 
Des troupes anglaises y ont également établi des campements. La commune n'a toutefois subi aucun bombardement durant la guerre 1914/1918. Une trentaine d'habitants sont morts au front. Le monument aux morts a été érigé en leur honneur en 1920.
Pendant la seconde guerre mondiale, les allemands ont réquisitionné les 2 châteaux, le manoir ainsi que des maisons. Le château du Hocquet leur servait d'hôpital.
Là encore, la commune n'a subi aucun bombardement. Le village a eu à déplorer 4 ou 5 victimes civiles et une dizaine de morts au front.
Tilques a été délivré en 1944 par l'armée canadienne, suivi des américains et des anglais.
Une plaque commémorative indique que la résistance audomaroise serait née dans le marais de Tilques.
Monument aux morts de Tilques 
 (Journal l'indépendant du vendredi 8 mars 2002) Reportage d'Annie Bordelais

Cet itinéraire va vous enchanter par sa richesse paysagère, botanique et naturelle.
C'est un parcours qui ne présente aucune difficulté et qui vous fera découvrir un secteur verdoyant du marais ouest audomarois, au long des watergangs, canaux creusés par l'homme pour desservir ces riches terres tourbeuses. 


Le village de Tilques (photo de Philippe)

Parking au bord de l'eau près du pont de la Guillotine

Ici pas de champs de légumes ou de tracteur en plein labeur, nous sommes au cœur du marais farniente. Celui des barques de pêcheurs, des embarcations de loisirs, des chalets aménagés en coin de paradis. La berge est parfaitement aménagée pour autoriser les poussettes et les petits vélos des enfants. Attention toutefois à ne pas trop s'approcher de l'eau, à cause de Marie Grouette bien sûr.

Nous commençons par traverser le petit pont et nous prenons aussitôt à gauche le petit chemin de terre sur la berge en longeant le bras d'eau.

Le Pont en béton de la Guillotine
Pont de la Guillotine
Vue du pont de la Guillotine
Chemin de terre sur la berge que nous empruntons









Très vite nous allons retrouver une petite rue macadamisée sinueuse dans son début.




Nous laissons à notre gauche une chapelle.





A 300 mètres plus loin, nous prenons à notre droite vers la ferme des Malots.



100 mètres avant l'entrée de la cour de ferme nous tournons à gauche. Un chemin de terre nous conduira vers le Coudou où sur la droite on peut apercevoir quelques saules têtards typiques.


Iris sauvage

            Au lieu dit le Coudou, nous prenons la petite allée à droite juste avant la D 214.



 


Après quelques minutes et 600 mètres de marche environ, nous prenons sur notre droite la petite rue faiblement macadamisée en son début, longeant le Grand Large à notre gauche.


Ne pas déranger :
Visiblement, nous avons interrompu ce doux instant de repos
Michel a trouvé de nouveaux marcheurs
On a retrouvé la sardine qui a bouché le port de Marseille
Ça sera l'occasion pour pouvoir observer à notre droite les pâtures humides bordées de haies et de saules têtards, mais aussi quelques maisons de style flamand.

Michel et Irka

Maison flamande
Le grand Large
Douceur dans le marais
Tout le long de la promenade, nous aurons l'occasion de croiser des escutes et des bâcoves, embarcations traditionnelles et typiques, voguant au fil de ces chemins d'eau.

Rêverie sur Tilques (photo de Philippe)
Pendant longtemps l'escute et le bâcove était le seul moyen de transport dans les marais. Ce mode de déplacement, jusqu'à la fin des années 60, était le moyen privilégié des habitants du marais audomarois et des maraîchers. 
Ces deux barques à fond plat et aux extrémités pointues portent le nom d'origine flamande. Leur conception très ancienne est certainement inspirée de leurs homologues néerlandaises.

Alors, quelle est la différence entre une escute et une bâcove ?

L’escute (du néerlandais scute, « barque ») plus petite et plus rapide, peut transporter entre trois cents kilos et deux tonnes suivant sa taille. Son avantage principal est sa maniabilité, elle peut se déplacer aisément dans les fossés peu profonds et étroits. Elle sert principalement au transport de petit matériel, de personnes, et aujourd’hui à la chasse et la pêche. Sa construction demande entre soixante et quatre-vingts heures de travail à deux personnes. Pour se déplacer, on utilise les rames ou la ruie (nom qui vient du néerlandais roeien, « ramer »).
Une escute
Le bacôve, lui, permet de transporter jusqu’à quatre tonnes de matériel. On peut y charger les récoltes de légumes, les animaux (cheval, âne…) et même le tracteur, en accouplant un deuxième bateau au premier, pour travailler les terres accessibles que par voie d’eau. 
L'héritage de nos anciens "le bacove" (photo de Philippe)

Pour se déplacer, on utilise une perche en aulne ou en frêne de quatre à cinq mètres de long. Autrefois, le maraîcher pouvait aussi pousser son bacôve le long des chemins de drôme et de sa parcelle à l’aide d’une perche de 5,5 mètres, appelée drome (mot flamand drommen, « pousser »).


Le moteur à bateau est apparu dans le marais dans les années trente. Le premier fut la motogodille. Afin de pouvoir l’installer, il a fallu couper le pic des bacôves et escutes.
Les années soixante-dix ont marqué le déclin de la construction de ces bateaux, avec la création des chemins à travers le marais, lors du remembrement des parcelles de terre. 
 (La Voix du Nord Publié le

Enfin, la continuité du chemin nous fera tourner à nouveau à droite pour regagner notre point de départ. 

le Bac à chaines permettant d'aller d'une rive à l'autre

Peace and love

Suis pas présentable !!! Mais je voulais vous faire un p'tit coucou (merci Véronique pour la photo)

Dans ce dernier kilomètre, nous ne manquerons pas d'observer sur la berge d'en face, l'habitat exposant divers outils maraîchers.
 
La petite maison au bord de l'eau...de Marie-Josèphe



douceur dans le marais

Le marais audomarois





et si l'on s'asseyait juste comme ça pour regarder le temps filer...

Viens mon bébé que je te caresse
Allez !!! Allez !!! Approchez-vous, il y en aura pour tout le monde
moi aussi je veux faire une caresse...
Crin Blanc du marais audomarois
Oui c'est là que ça gratte

Christelle et Bernadette
Marie Josèphe et Christine
Gérard
Marie Françoise, Véronique et Christine
Claude

Retour au pont de la Guillotine


Nous avons fait de belles rencontres au cours de cette balade, aussi pour le plaisir des yeux, je vous mets quelques photos.



Bonjour les amis

oui je sais je suis le plus beau !!! de face (merci Véronique)
 et de profil...



Balade sous haute surveillance (photo de Philippe)
Héron, héron, petit patapon (photo de Philippe)

Le vol air marais de Tilques va attérir  (photo de cygnes prise par Philippe)

Le repos du cormoran (photo de Philippe)
Une oie et ses petits oisons (photo de Philippe)
Poule d'eau (Photo de Philippe)
Chéri tu as oublié de retirer la chaîne... (photo de Philippe)
Il ne reste plus qu'à vous souhaiter à tous et à toutes une bonne journée et une bonne fête à toutes les mamans.

Maman je t'aime (photo de Philippe)



cliquez ici pour voir les photos

Tilques, des richesses, des emblèmes, toute une histoire :

L'église du sacré cœur (photo de Philippe)
L'église de Tilques abrite une cloche datant de 1515, baptisé Marie, seul élément classé aux monuments historiques dans l'édifice mais aussi dans tout le village.
L'ancienne église devait dater des tout débuts du christianisme, vers le XIème siècle. De style roman, l'intérieur était très luxueux.
De cette ancienne église ne restent que la cloche et les fonds-baptismaux qui datent de 1613.
C'est au moment de la révolution qu'a commencé la destruction de ce premier édifice. La paroisse était alors sous la coupe d'un curé révolutionnaire, mal-aimé de la population qui faisait appel à des prêtres fidèles. Ces derniers devaient se cacher pour donner la messe dans des lieux tenus secrets.
A cette époque a eu lieu l'inventaire de toutes les richesses se trouvant dans l'église, prémices de sa destruction. Le mobilier a été vendu, une des deux cloches a été fondue, etc...
L'église a ensuite été détruite petit à petit, par manque de soins.
Au rétablissement, du culte avec Bonaparte, l'édifice était dans un état pitoyables.
Quelques années plus tard, le clocher s'écroulait sur la nef principale et les deux nefs latérales.
Au début du Concordat, l'église n'avait plus de toit ni de fenêtres. Un toit de chaume a été posé provisoirement pour parer à l'urgence, avant la pose d'un toit d'ardoises. Les nefs latérales ont ensuite été reconstruites, l'église a retrouvé ses pavés etc...
Tout cela restait provisoire, réalisé dans la précipitation.
Devenue très peu sûre, l'église a finalement été totalement reconstruite. 
Une tour, celle que l'on connaît actuellement, a été édifiée en 1848.
En 1863, l'ancienne nef a été détruite et on a accolé à la tour une nouvelle nef, l'actuelle.
La nouvelle église est donc construite exactement à l'emplacement de l'ancienne.
Pendant ces années de reconstruction, les messes avaient lieu dans une chapelle du château d'Ecou.
le château d'Ecou du XIIIème siècle à Tilques (photo de Philippe)
L'édifice a été placé sous le vocable du Sacré-Coeur en 1872 par l'évêque d'Arras.
(Journal l'indépendant du vendredi 8 mars 2002) Reportage d'Annie Bordelais

Tilques une terre de château :

le château d'Ecou est le plus ancien de la commune (photo de Philippe)
...mais Najeti hôtel-château Tilques ou château du Hocquet est sans doute le plus connu (photo de Philippe)
Si on ne compte plus aujourd'hui à Tilques que 2 châteaux, le village a eu par le passé jusqu'à 6 châteaux, sans compter différents manoirs.
Il ne reste donc que 2 châteaux, à commencer par celui d'Ecou, qui est le plus ancien. Cet édifice présente une succession de styles. Le plus ancien toujours visible est du 16ème siècle mais le château est déjà mentionné au 13ème siècle. D'autres parties du bâtiment sont des 18ème et 19ème siècles.
Au 20ème siècle, avec le retour de la "mode Troubadour", des ajouts ont été faits à l'édifice pour imiter le moyen-âge, notamment un pont-levis et une tour.
Ces éléments ont par la suite étaient supprimés par l'ancien propriétaire Monsieur Philippe, pour un retour aux sources.
 
Le château d'Ecou (photo de Philippe)

Le second château ayant traversé le temps est celui que l'on appelle aujourd'hui l'hôtel-Château de Tilques, lieu bien connu des touristes notamment des anglais.
Le vrai nom de cet édifice est en fait "château du Hocquet", du nom du fief dont il était le centre.
"Hocquet" signifie "le petit coin" en flamand.
Le château actel date de 1891, le précéent ayant été détruit.
Le château du Hocquet reste dans l'esprit des habitants le château de la famille Taffin qui, à la révolution, possédait les 3/4 des fiefs du village. Le château est resté dans cette famille jusqu'au début du 20ème siècle.

Le château Najeti (photo de Philippe)
Il y a eu 4 autres châteaux à Tilques, qui ont aujourd'hui disparu et dont bien peu de gens se souviennent encore.
Le dernier abbatu était le château de Crécèque, également appelé "château de Mademoiselle Rose" qui se trouvait près de l'église. Sa dernière résidante fut Rose Lesergeant.
Le château de Crécèque a été détruit par un incendiedurant la première guerre mondiale. Un sinistre qui n'aurait rien à voir avec la guerre : ce serait un serviteur qui aurait mis le feu au bâtiment.
On disait de ce château qu'il était "la copie parfaite" du château du Hocquet, mais il ne reste de lui aucune illustration permettant la comparaison.
Le château de la Jumelle se trouvait quant à lui dans une zone marécageuse, au centre de la seigneurie de la Jumelle. Très peu cité dans les ouvrages et archives, ce château aurait été détruit au 18ème siècle. 
Le château de Monsieur Legrand rentier de Saint Omer installé à Tilques est par la suite devenu une distillerie, à laquelle sont venues s'ajouter une fabrique de sucre, une malterie, une usine de jus de betteraves. Cette grande entreprise agricole a disparu avec la seconde guerre mondiale.
Enfin le château d'Ostrove, mentionné dès le 13ème siècle, a été démoli en 1834.
De tous ces châteaux disparus ne restent que quelques pierres sur site.
En plus de ces châteaux, la commune de Tilques comptait également des manoirs dont certains existent encore, comme le plus important, "les ombrages".
(Journal l'indépendant du vendredi 8 mars 2002) Reportage d'Annie Bordelais


La carotte et le cresson, emblème du village de Tilques

La carotte de Tilques fait partie à part entière des traditions de l'histoire du village.
Grâce à des terres sablo-argileuses au bord du marais, la carotte est devenue une vraie spécialité locale.
Depuis 2001, une dizaine d'agriculteurs ont voulu relancer la culture de la carotte sur les terres de Tilques car finalement, au fil du temps, la majorité des "carottes de Tilques" n'étaient plus produites sur le territoire de la commune.
A travers un partenariat avec des supermarchés locaux, les agriculteurs tilquois veulent ainsi conserver la tradition et créer peut-être dans l'avenir des animations autour de la célèbre carotte de Tilques.

Carottes de Tilques
la carotte de Tilques en terre (photo de Philippe)

Non moins célèbre est le cresson, autre culture traditionnelle et ancestrale de la commune. Citée dès le 17ème siècle, la culture du cresson à Tilques pouvait très bien exister avant.
Des cressonnières importantes ont pu se développer grâce au marais et à la présence de rivières, pour permettre cette culture si particulière du cresson.
Aujourd'hui, il ne reste que 3 cressiculteurs, qui perpétuent la tradition avec passion.
(Journal l'indépendant du vendredi 8 mars 2002) Reportage d'Annie Bordelais

La culture du cresson
Le cresson
 Insolites :

A quoi servent ces deux poteaux sur la rive ? (photo de Philippe)
Du poteau A au poteau B, le bateau doit mettre 15 secondes minimum. Vitesse supérieure à 6 km heure amende.

La faucardeuse en pleine action (photo de Philippe)
La faucardeuse sert à couper et ramasser les herbes qui prolifèrent l'été dans l'eau.

Pour terminer cette page j'aimerai aussi vous faire connaitre Philippe Hudelle. J'ai puisé beaucoup de ses photos du marais de Tilques dans facebook. Il vient d'éditer un livre. Des articles lui ont été consacré dans la voix du Nord :
http://www.lavoixdunord.fr/region/audomarois-le-photographe-philippe-hudelle-sort-un-ia37b0n3335641

http://www.lavoixdunord.fr/region/audomarois-philippe-hudelle-se-balade-en-photo-et-ia37b0n2170603







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